Politique de santé : les pauvres oubliés…

14 janvier 2004

Alors que s’ouvrait au Sénat le débat sur la politique de Santé publique, Jean-François Mattei recevait de Médecins du Monde et 10 éminents confrères une lettre ouverte en forme de J’accuse. Elle défend l’accès aux soins des plus démunis.

Les confrères du Pr Mattei disent leur « incompréhension de ne pas trouver dans les 5 axes prioritaires énoncés (dans le texte de la loi de santé publique, n.d.l.r.) la question centrale de l’accès aux soins des plus pauvres en France. » Les signataires rappellent que 10 millions de Français vivent avec moins de 700 euros par mois. Moins de la moitié bénéficient de la CMU (Couverture médicale universelle), car ils perçoivent plus de 566 euros mensuels. Les autres ne peuvent acquitter l’assurance volontaire.

Ces pauvres qui ne le sont… pas assez doivent tailler dans leurs dépenses de soins. Et même d’hygiène, pour ne pas parler de prévention. Les auteurs dénoncent aussi plusieurs mesures récentes visant à réduire les dépenses de santé. Des mesures « contre-productives en termes de santé publique (plus de pathologies non soignées, aggravées et traitées avec retard) et en termes budgétaires (prise en charge en secteur hospitalier via les urgences, hospitalisations plus longues, soins plus lourds et plus coûteux) » et dont la charge retombera sur la collectivité.

Ils demandent que l’accès aux soins des plus démunis soit inscrit comme un sixième axe prioritaire au projet de loi. Et qu’il soit soumis aux mêmes critères d’évaluation. « Si les 10 millions de personnes qui résident en France, trop pauvres pour payer leurs soins, ne peuvent y accéder gratuitement, quel sens civique et éthique donner à la richesse de notre pays, le 4ème au rang des plus riches de la planète ? » Le texte intégral de cette lettre ouverte est disponible sur le site de Médecins du Monde.

  • Source : Xinhua, 13 janvier 2004, Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental, 13 janvier 2003

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