Pollution et autisme : le lien se renforce
29 décembre 2014
Le troisième trimestre, une période potentiellement sensible en cas de fortes pollutions ? ©Phovoir
Le fait d’être exposée à des taux élevés de pollution aux particules fines en cours de grossesse – notamment au cours du troisième trimestre – augmenterait le risque d’autisme chez l’enfant à naître. Ce constat inquiétant ressort d’un travail réalisé par des médecins américains.
Le Pr Marc Weisskopf et son équipe de la Harvard School of Public Health (HSPH) ont travaillé à partir de la Nurses’Health Study II. Cette étude a été lancée en 1989 aux Etats-Unis auprès de 116 000 infirmières âgées de 25 à 42 ans.
Le travail de Weisskopf a consisté à croiser les données issues des grossesses des femmes suivies, celles concernant leur lieu d’habitation et enfin celles relatives aux taux de pollutions aux particules fines. Notamment les plus petites (2,5 micromètres, appelées PM 2,5), susceptibles de se loger au plus profond des cellules.
Au total, 245 enfants nés au cours de cette étude souffraient de troubles du spectre de l’autisme (TSA). D’après les scientifiques, l’exposition à une pollution aux PM 2,5 en cours de grossesse est associée à une augmentation du risque. Les auteurs expliquent même que celui-ci peut être deux fois plus important par rapport à des futures mamans qui vivent dans un environnement plus sain. Et surtout, il est potentiellement fort lorsque la pollution frappe lors du troisième trimestre de grossesse.
Les poumons et le cerveau ?
« Les preuves selon lesquelles l’exposition maternelle à un air pollué augmenterait le risque d’autisme chez l’enfant à naître deviennent relativement solides », conclut Weisskopf. « Ce travail ne nous incite pas seulement à poursuivre nos recherches sur les causes de l’autisme. Il nous suggère aussi qu’il peut exister des mesures préventives ».
Rappelons que les particules fines – des moteurs diesel notamment – sont déjà connues pour favoriser la survenue et/ou l’exacerbation de maladies respiratoires. Une étude publiée en 2008 avait toutefois montré qu’elles pouvaient aussi perturber l’activité cérébrale.