Pollution de l’air en Europe : plus de 50 000 décès évitables par an
20 janvier 2021
Une étude dresse un bilan de la mortalité imputable chaque année à la pollution de l’air en Europe. Ce travail, publié dans The Lancet Planetary Health, révèle que si les pays d’Europe respectaient les normes relatives à l’émission de particules fines établies par l’OMS, 51 000 décès pourraient être évités chaque année.
Les niveaux de pollution de l’air restent dangereusement élevés dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 9 personnes sur 10 respirent un air contenant des niveaux élevés de polluants. Les dernières estimations révèlent même que 7 millions de personnes meurent chaque année de cette exposition.
Et l’Europe n’est pas épargnée. En analysant la charge de mortalité imputable à la pollution de l’air dans plus de 1 000 villes européennes, des chercheurs espagnols et suisses* révèlent que si les pays d’Europe respectaient les niveaux de particules fines (PM2,5) et de dioxyde d’azote (NO2) recommandés par l’OMS, ce seraient respectivement 51 000 et 900 décès qui pourraient être évités. Et en réduisant les concentrations aux niveaux les plus bas, le nombre de décès évités atteindrait 125 000 et 79 000.
Dioxyde d’azote : Paris dans le Top 5
Après avoir estimé les décès prématurés évitables dans chaque ville, l’équipe de recherche a établi un classement des métropoles les plus impactées.
Ainsi, pour le dioxyde d’azote, un gaz toxique principalement associé au trafic automobile, les taux de mortalité les plus hauts ont été relevés dans les grandes villes de pays comme l’Espagne, la Belgique, l’Italie et la France. Ainsi, Madrid se classe en tête, suivi d’Anvers et de Turin. Paris arrive en quatrième position où près de 200 décès par an pourraient être prévenus si la ville respectait les recommandations de l’OMS. Viennent ensuite Milan et Barcelone.
En ce qui concerne la mortalité liée à l’exposition aux particules fines, les villes les plus touchées se trouvent dans la vallée du Pô en Italie, dans le sud de la Pologne et dans l’est de la République tchèque. Les particules en suspension sont émises non seulement par les véhicules à moteur mais également par d’autres sources de combustion, notamment l’industrie, le chauffage domestique et la combustion du charbon et du bois.
« La législation européenne actuellement en vigueur ne fait pas assez pour protéger la santé de ses habitants », concluent les auteurs. « Par conséquent, les taux maximum de NO2 et de PM2. 5 autorisés par la loi devraient être révisés. »
* Institut pour la santé globale de Barcelone, Institut tropical et de santé publique suisse, Université d’Utrecht
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Source : The Lancet Planetary Health, 19 janvier 2021
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet