Pollution de l’air : les enfants des familles modestes plus affectés
05 janvier 2024
Une étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES) vient de montrer que les enfants vivant dans les foyers les plus modestes sont les plus exposés aux effets de la pollution de l’air.
Les enfants sont particulièrement touchés par la pollution atmosphérique. Une étude de la DREES s’est penchée sur ce phénomène et sur les jeunes les plus concernés. Ainsi, ce sont les jeunes enfants vivant dans les ménages les plus aisés et dans les ménages les plus modestes qui sont les plus exposés à la pollution de l’air due aux particules fines. Comment expliquer ce grand écart ? « D’une part, la pollution atmosphérique se concentre dans les villes, où les plus aisés résident plus souvent », répond la DREES. « D’autre part, les moins aisés vivent plus souvent, au sein des aires d’attraction des villes (banlieues… ndlr) », particulièrement polluées.
Mais ce sont les plus modestes qui paient le plus lourd tribut. Ceux nés à terme nécessitent en moyenne plus de soins à la maternité. Par ailleurs, « ils sont 1,9 % à être admis à l’hôpital en urgence pour asthme avant leur troisième anniversaire, contre 1,2 % des plus aisés. Concernant les hospitalisations en urgence pour bronchiolite avant le deuxième anniversaire, les différences sont encore plus marquées, avec un risque doublé pour les plus modestes », alerte le rapport.
Inégalité d’accès aux soins
Dans le même temps, le recours et la délivrance de médicaments contre l’asthme en pharmacie de ville sont bien moins élevés chez les ménages les plus modestes.
Chaque année en France, environ 28 000 enfants sont hospitalisés pour bronchiolite avant leurs deux ans et 11 000 pour asthme avant leurs trois ans. « Si l’on pouvait diminuer l’exposition moyenne annuelle aux principaux polluants atmosphériques d’environ 1 % sur la première année de vie… 2 000 hospitalisations pour bronchiolites, 1 800 pour l’asthme et 6 100 prises en charge d’enfants avec des délivrances de médicaments anti-asthmatiques seraient évités », affirment les auteurs.
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Source : Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques, 4 janvier 2023
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dorothée Duchemin