Pollution : des filets remplis de… médicaments !

29 janvier 2009

Des anti-hypertenseurs, des traitements contre l’excès de cholestérol… L’Université de Montréal au Canada, confirme la présence de rejets médicamenteux dans les eaux fluviales. Ceux du fleuve St-Laurent en l’occurrence, et cela malgré l’action des stations d’épuration…

Le Pr Sébastien Sauvé et ses collègues ont étudié les eaux en amont et en aval de la station d’épuration de Montréal. Ils y ont découvert des traces de bézafibrate (un traitement contre le cholestérol), d’énalapril (contre l’hypertension artérielle), de méthotrexate et de cyclophosphamide, deux produits de chimiothérapie.

Tous ces médicaments ont été détectés dans les eaux usées entrant dans la station d’épuration. A la sortie -c’est-à-dire dans le fleuve St-Laurent où sont rejetées les eaux traitées- seuls le bézafibrate et l’énalapril étaient encore présents. Avec une interrogation toutefois : « nous ne savons pas si nous n’avons pas détecté de produits de chimiothérapie parce qu’il n’y en avait plus, ou parce que notre méthode de détection n’est pas encore assez sophistiquée », précise le Pr Sauvé.

« Nous ne connaissons pas encore les effets de ces traces médicamenteuses sur la faune et la flore du St-Laurent », poursuit-il. « Il est possible que certaines espèces y soient sensibles. D’autres études écotoxicologiques seront nécessaires ». Ainsi certains auteurs évoquent-ils des conséquences telles que le développement d’organes génitaux mâles chez les femelles de certaines espèces. Quant à certains poissons, ils se féminiseraient au contraire….

Les résultats de cette étude confirment ceux de travaux réalisés antérieurement. En 2002, des scientifiques avaient retrouvé des traces de 95 polluants -dont de nombreux médicaments – dans 140 fleuves et rivières de 30 Etats américains. Cette même année, une zoologiste du Wisconsin avaient constaté qu’ « environ 80% des médicaments absorbés par les hommes ou les animaux domestiques pouvaient être rejetés sous leur forme active »…

  • Source : Journal of Environmental Monitoring, 26 janvier 2009

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