Polyarthrite rhumatoïde : “il ne faut plus avoir peur” !

19 juillet 2006

Nous voulons détecter la polyarthrite rhumatoïde au plus tôt, à l’instar des cancers“. Cette phrase du Pr Thierry Schaverbeke de Bordeaux, illustre la voix où sont engagés les rhumatologues. Ils ne veulent plus seulement traiter mais dépister.

C’est notre but, mais nous n’en sommes pas là. Que se soit clair, aujourd’hui on ne dépiste pas, on traite. On ne guérit pas, on freine, et de mieux en mieux“, a expliqué Thierry Schaverbeke au congrès 2006 de l’EULAR (European League Against Rheumatism) à Amsterdam.

Comme nous l’explique ce rhumatologue à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, la polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune. Elle se caractérise par la déformation des articulations et une destruction osseuse. Très handicapante, elle touche plus de 140 000 personnes en France. “La patiente type est une femme de 30-45 ans, souvent après un accouchement“.

La grande évolution de ces dernières années, c’est que nous sommes passés de la gestion des inflammations dues à la PR, à une prévention des déformations articulaires“. Grâce à la mise au point de techniques d’imagerie plus performantes et de nouveaux médicaments : les anti-TNF et les traitements par biothérapie.

D’après le Pr Jean Sibilia, rhumatologue au CHU de Strasbourg, “les anti-TNF enrayent l’évolution vers la destruction articulaire. Quant aux toutes récentes molécules issues de la biothérapie comme l’abatacept et le rituximab, elles sont proposées lorsque les anti-TNF échouent“. Elles sont alors associées au traitement de base. Une véritable révolution thérapeutique, qui doit faire oublier les vieux dogmes selon lesquels dans les 3 premières années suivant le diagnostic, 50% des patients arrêtaient leur activité professionnelle. “Notre objectif est aujourd’hui ambitieux : obtenir une rémission clinique complète, mais aussi prévenir les déformations“, conclut Thierry Schaverbeke. “Il y a de vrais espoirs. Il faut consulter, et ne plus avoir peur de cette maladie“.

  • Source : de notre envoyé spécial à EULAR, Amsterdam, 21, 22, 23 juin 2006

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