Polypose nasale : la prise en charge évolue !

07 décembre 2021

Peu connue, la polypose nasale pèse fortement sur le quotidien des patients. En résumé, cette maladie ressemble à un gros rhume dont on ne guérit pas ! Quelles sont alors les options thérapeutiques pour soulager les symptômes et les conséquences de cette maladie ? Les réponses du Pr Olivier Malard, ORL au CHU de Nantes.

« La polypose naso-sinusienne, également appelée polypose nasale, fait partie des rhino-sinusites chroniques inflammatoires non allergiques », explique le Pr Olivier Malard. « Elle se caractérise par la présence de polypes suintants et remplis d’eau, situés principalement sur les sinus de l’ethmoïde, entre les deux yeux. Nous estimons qu’entre 2% à 3% de la population française est concernée par cette maladie, soit près d’un million de personnes. »

Des symptômes pesants

Pour notre spécialiste, les manifestations de la polypose sont assez simples à imaginer. « C’est comme si vous souffriez d’un gros rhume, mais en permanence », indique-t-il. « En clair, les polypes vont boucher le nez, entraîner un écoulement nasal, des éternuements et provoquer une perte de l’odorat, appelée anosmie. Et cela s’aggrave avec le temps. » L’impact sur la qualité de vie est considérable. « L’anosmie va par exemple être responsable d’une perte de goût. Car n’oublions pas que l’olfaction participe grandement à la construction du goût. » C’est dire si la maladie pèse sur la vie quotidienne des patients. « C’est un véritable fardeau dont on n’a pas conscience. Avec de nombreuses conséquences sur le moral et l’humeur. Sans oublier bien entendu les aspects sociétaux et professionnels. Il a été démontré que la polypose était à l’origine d’arrêts de travail et de perte de productivité. »

Le diagnostic : du généraliste à l’ORL

Si le diagnostic final repose sur un ORL, le médecin généraliste a toute sa place pour détecter une polypose. Selon le Pr Malard, « s’il suspecte une rhino-sinusite associée à une perte d’odorat, il pourra alors adresser son patient à un médecin ORL. Ce dernier, grâce à un fibroscope, sera en mesure de confirmer le diagnostic. »

Une prise en charge graduelle…

La polypose nasale appartient à ces maladies dites incurables. La prise en charge vise donc deux objectifs principaux, soulager les symptômes et contrôler la maladie. « La stratégie thérapeutique repose en premier lieu sur une corticothérapie locale grâce à des sprays nasaux. Cette option comporte peu d’effets secondaires mais s’avère d’une efficacité modérée », précise le Pr Malard. « A peu près un tiers des patients seront améliorés. Aux autres, nous allons proposer une corticothérapie orale, avec ses limites ».

En cas d’échec, place à la chirurgie. « Elle consiste à retirer les polypes. Les symptômes vont disparaître pendant un certain temps. Au total, nous enregistrons à peu près 40% de récidives à 5 ans. Nous n’avons pas une efficacité durable, mais cela permet aux patients de revenir à zéro et d’arrêter la corticothérapie. » Jusqu’à récemment, les patients en récidive se voyaient sans autres solutions. « Aujourd’hui, la stratégie a évolué grâce à l’arrivée de nouveaux traitements qui vont agir directement sur la cible de l’inflammation à l’origine des symptômes et de la perte de l’odorat. » Le Pr Malard précise toutefois que ces nouvelles options thérapeutiques sont réservées « aux patients qui ont déjà été opérés, en échec ou en récidive après les corticoïdes oraux. »

S’informer

Une campagne de sensibilisation grand-public baptisée #SeSentirVivre a été élaborée cette année par Sanofi Genzyme en partenariat avec l’association de patients Anosmie.org. Pour en savoir plus, consultez le site www.polypose-nasale.fr. Vous pourrez par exemple télécharger un questionnaire qui permet d’évaluer le poids des symptômes au quotidien. Un outil particulièrement intéressant pour préparer votre consultation médicale.

Cette campagne est également présente sur les réseaux sociaux suivants : Twitter @SanofiGenzymeFR, Instagram @Sanofi_france, Linkedin @Sanofi

  • Source : Interview du Pr Olivier Malard, novembre 2021

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

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