











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Porcine, mexicaine ou nord-américaine, la grippe passe au niveau 5 d’alerte
Cette décision partagée pleinement en Europe par l’ECDC signifie comme le rappelle l’OMS, qu’« une propagation interhumaine du virus (a été observée) dans au moins deux pays d’une Région de l’OMS. Si la plupart des pays ne sont pas touchés à ce stade, la déclaration de la phase 5 est un signal fort indiquant qu’une pandémie est imminente et qu’il reste peu de temps pour finaliser l’organisation, la diffusion et la mise en œuvre des mesures d’atténuation prévues. »
Alors que la pandémie (c’est-à-dire selon la définition de l’OMS, une épidémie répandue à l’ensemble de la planète) paraît inévitable, il y a débat quant à la dénomination officielle à lui donner. Pour éviter de stigmatiser la filière porcine qui est tout à fait étrangère aux événements, l’OMS plaide pour l’appellation de « grippe nord-américaine »… dont on voit mal ce qu’elle a de moins stigmatisant. En tout état de cause, tous les documents en ligne de l’Organisation font référence à la « grippe porcine »…
Dans une déclaration en fin de journée le 29 avril, Margaret Chan souligne que « le monde est mieux préparé pour faire face à une pandémie de grippe qu’il ne l’a jamais été. Les mesures de préparation prises face à la menace de la grippe aviaire due au virus H5N1 auront été un investissement dont nous récoltons aujourd’hui les fruits. »
L’Organisation tient à jour en permanence le niveau d’alerte de ses services, et elle appelle aujourd’hui tous ses Etats-Membres à intensifier leurs efforts de préparation.
En France, un plan de pandémie est opérationnel depuis plusieurs années. Sans doute parmi les plus complets au monde, il vient d’être révisé et mis à jour. Le public peut s’informer au 0825 302 302 (0,15 euro la minute) du lundi au samedi de 9 heures à 20 heures. Soulignons enfin qu’un conseil extraordinaire des ministres de la santé de l’Union européenne se tiendra aujourd’hui à Luxembourg.
Les recherches se poursuivent pour l’identification du génome de la souche virale concernée. C’est un préalable à la mise au point – puis à la culture pour production industrielle – d’un vaccin. Le virus A/H1N1 porcin est en effet très différent sur le plan antigénique, de son « cousin » A/H1N1 humain qui entre lui, dans la composition du vaccin grippal saisonnier. En revanche, tant l’OMS que le Center for Diseases Control and Prevention (CDC) américain reconnaissent l’efficacité du Tamiflu contre le virus d’origine porcine.
Son fabricant, le Suisse Roche, confirme avoir satisfait à ce jour des commandes à hauteur de 220 millions d’unités de traitement. Selon nos informations, le stock stratégique français (un des plus importants au monde) est de l’ordre de 33 millions de doses. Le fabricant indique également avoir fait don à l’OMS de stocks à hauteur de 3 millions de traitements, détenus par l’Organisation et mobilisables sous 24 heures dans les régions où ils seront nécessaires.
Source : OMS, Swine influenza update 5, 29 avril 2009 ; Roche, ECDC, ministère de la Santé et des Sports, 30 avril 2009
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