Pornographie : comment protéger les ados ?

05 mars 2020

Smartphones, tablettes, réseaux sociaux... l'univers numérique actuel permet un accès illimité à toutes sortes de contenus. Et malgré les efforts de contrôle parental, les adolescents et même parfois les enfants peuvent être exposés à des images inappropriées. Dans ce contexte, comment protéger les plus jeunes de l'impact de la pornographie en ligne ? Un seul mot d'ordre : le dialogue.

Réseaux sociaux ou plateformes de streaming… Les moyens de visionner du contenu pornographique sont nombreux. Et les enfants de la génération des digital natives y sont particulièrement exposés. Selon une étude Ifop réalisée en février 2017 intitulée « Vers une génération YouPorn ? », 63% des garçons et 37% des filles ont déjà, à 14 ans, au moins une fois surfé sur un site pornographique. Et même si la plupart des ados ne sont que des consommateurs occasionnels, on note cependant 10% d’accros à ce genre de programme… Sans compter que « le porno trash et violent et le porno fait maison » sont « des tendances en plein essor ».

Or ce que montre le porno en général ne reflète pas la réalité. « Il sème la confusion par rapport aux attentes, aux attitudes et aux opinions vis-à-vis de ce qui constitue une interaction sexuelle saine », souligne le Centre canadien de protection de l’enfance. « La pornographie banalise la violence sexuelle; elle porte à croire que l’agressivité permet d’avoir ce qu’on veut et que non veut dire oui. (Elle) renforce les stéréotypes de genre et présente les personnes comme des objets dont on se sert. » Consommées massivement, ces images risquent d’avoir un « impact perceptible sur la vie sexuelle future, mais aussi affective et relationnelle », estime le Dr Arnault Pfersdorff, sur son site Pédiatrie Online. Mais alors, comment protéger les enfants et les adolescents de ces contenus ?

La communication au centre de la relation avec l’ado

Bloquer les accès aux contenus inappropriés est une utopie. Les écrans sont désormais partout, dès le plus jeune âge. Sans compter que l’ado aime par dessus tout « contourner l’interdit, donc les mots de passe, les verrous », souligne le Dr Pfersdorff.

Alors comment s’y prendre pour les protéger ? C’est aux parents d’établir une relation de confiance et de dialogue. « Au début du collège, nous pouvons alerter notre enfant sur le fait qu’il peut voir, sans les avoir recherchées, sur Internet ou sur les réseaux sociaux, des images pornographiques. Expliquons-lui qu’elles ne reflètent pas la réalité », recommande l’Association des parents d’élève de l’enseignement libre (Apel).

Certes, « la nature du dialogue entre les parents et leur enfant change au moment de l’adolescence et certains sujets deviennent tabous », poursuit-elle. Mais « si nous avons eu l’habitude de parler de sexualité et d’amour dès l’enfance, c’est plus facile ensuite ».

En dialoguant régulièrement avec votre ado ou pré-ado, vous pourrez aborder le thème de la pornographie. Mais surtout, vous pourrez lui transmettre « une norme de référence en ce qui concerne les relations saines et la sexualité saine pour qu’il puisse exercer son jugement vis-à-vis des messages véhiculés par les médias de masse », recommande le Centre canadien de protection de l’enfance. Vous l’aiderez à « développer une image corporelle positive et une identité sexuelle positive ». Vous expliquerez également « la différence entre une relation saine et une relation malsaine, la différence entre le respect et le non-respect des limites personnelles ainsi que les droits et les responsabilités associés au comportement sexuel ». Et vous leur rappellerez surtout que vous êtes là pour en parler s’ils en ont besoin.

  • Source : Ifop – ParentsCyberAvertis.ca, site administré par le Centre canadien de protection de l’enfance – Pédiatrie Online – Association des parents d'élève de l'enseignement libre (Apel)– consultés le 3 mars 2020

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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