Pour des traitements plus efficaces, plus vite…
14 juin 2010
Le chercheur solitaire, modèle Pasteur, a vécu. Aujourd’hui, la recherche biomédicale et le développement de nouveaux médicaments associent de nombreuses disciplines: biologie moléculaire, génomique, bioinformatique… et la coopération entre médecins et chercheurs du public et du privé.
Plus de 800 000 Français vivent avec un cancer ; 860 000 avec la maladie d’Alzheimer – ils seront plus de 2 millions dans 30 ans – et 60% des diabétiques meurent de complications cardiovasculaires. Tous ces malades espèrent bénéficier plus vite de nouveaux traitements. Comment accélérer l’innovation ?
Favoriser la coopération public/privé
Les changements dans les politiques publiques – Alliance nationale pour les Sciences de la vie et de la Santé, Conseil stratégique des Industries de Santé, action « Santé et Biotechnologies » du Grand Emprunt… – ont donné forme à ce vœu pieux de 30 ans. A l’occasion des IIèmes rencontres internationales de recherche biomédicale à l’Elysée, une quinzaine de chercheurs de niveau international ont rencontré les représentants d’une dizaine d’entreprises d’envergure mondiale… et le Chef de l’Etat. Lequel a rappelé les enjeux: « Nous devons nous tourner vers la santé, les biotechnologies, les traitements innovants, (…) Je suis déterminé à ne pas rater cette chance pour la France de coopérer avec les plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde (et à) faire en sorte que les industries de santé deviennent un axe majeur de la compétitivité de la France ».
Cancers, Maladie d’Alzheimer, des besoins majeurs…
Cette réunion visait à favoriser la « fertilisation croisée » et la « mise en commun des expertises ». En France en avril 2009, le groupe suisse Roche avait lancé un réseau français de recherche (le RFRR) pour « développer les partenariats public-privé ». Plus de 20 accords de recherche ont été noués à Bordeaux, Montpellier, Paris, Toulouse…. Des rencontres avec des sociétés de biotechnologies européennes dont 30 françaises, sont aussi prévues fin juin.
Ces initiatives sont porteuses d’élan. Par exemple dans le domaine du cancer, le séquençage complet du génome du cancer du sein HER2+ piloté par l’Institut national du Cancer (INCa), est un pas essentiel dans la lutte contre ce cancer très agressif. Il permettra un diagnostic plus précoce, une meilleure prévision de son évolution et la mise au point de traitements personnalisés plus efficaces.
La participation des malades
« Nous avions en 2009 plus de 650 patients dans 190 études dont 60 en phases I et II », nous confiait récemment le Pr Jean-Luc Harousseau. Comme beaucoup d’autres le « patron » du Centre de Lutte contre le Cancer de Nantes « a noué des accords pluriannuels (…) avec des industriels ». En fait, des dizaines de milliers de malades en France bénéficient de ces essais.
La recherche « doit créer de la valeur pour les malades, les professionnels de santé et les scientifiques » confiait un participant en marge de la réunion de l’Elysée. Le laboratoire Roche par exemple, a annoncé à cette occasion 2 nouveaux programmes de recherche contre la maladie d’Alzheimer, menés respectivement avec l’Institut de la Mémoire et l’Institut Pasteur. Par ailleurs, un essai clinique mondial, coordonné en France par le Pr Bruno Dubois (CHU Salpêtrière, Paris), explorera la possibilité de ralentir la maladie avant ses premiers signes en utilisant un anticorps monoclonal. La dynamique de ces partenariats, accélérateurs de progrès, paraît bien lancée…
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Source : Pr Jean-Luc Harousseau, Centre René Gauducheau, 18 mai 2010 ; IIèmes Rencontres internationales de la Recherche biomédicale, Palais de l’Elysée, 3-4 juin 2010 ; Association des Laboratoires internationaux de Recherche (LIR), 4 juin 2010 ; Roche & Genentech Partnering Biotech Dating, juin 2010.