











Accueil » Médecine » Cancers » Pour les cancers du pancréas, un espoir encore conjugué… au conditionnel
Une équipe de l’INSERM dirigée par le Pr André Pèlegrin (Montpellier), a ralenti le développement de cancers du pancréas et a même obtenu une rémission complète. Des résultats très conditionnels car les travaux ont été menés sur des tumeurs expérimentales, chez la souris. L’enjeu est néanmoins d’importance.
Comme l’expliquait le Dr Emmanuel Mitry (Hôpital Ambroise Paré de Boulogne) au cours du 43ème congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) à Chicago, le pronostic de ces cancers est des plus réservés. « C’est un cancer rare – moins de 3% du total des cancers en France – mais qui représente la cinquième cause de mortalité par cancers dans les pays développés ».
Dans le communiqué de presse annonçant les résultats de l’équipe de Montpellier, l’INSERM souligne à juste titre que « si la gemcitabine (Gemzar) est maintenant reconnue comme traitement de référence des tumeurs très développées ou métastatiques (du pancréas), elle n’est responsable que de 5% à 10% de réponses positives, avec un gain de survie n’excédant pas 3 mois. » Or au moment même où ces lignes étaient publiées, les participants à l’ASCO ont eu « les résultats négatifs d’un essai associant Gemzar (le fameux traitement de référence n.d.l.r.) et un autre anticorps monclonal, le cetuximab» (Erbitux, n.d.l..r.) remarque Emmanuel Mitry.
A Montpellier, des souris porteuses de xénogreffes – par transplantation de cellules d’une espèce sur une autre espèce -de cancers pancréatiques ont bénéficié de 2 prises hebdomadaires pendant 4 semaines, des injections de deux médicaments : du trastuzumab (Herceptin) qui est le chef de file des anticorps monoclonaux, et du matuzumab. Ce dernier est un anticorps monoclonal en cours de développement clinique par Merck KgA et Takeda. Il en est ressorti « que (leur) association inhibe significativement la progression des tumeurs et peut induire une rémission complète. Ces résultats prometteurs devraient permettre la mise en place d’une étude clinique (…) au Centre régional de Lutte contre le Cancer de Montpellier » précise l’INSERM.
Alors effectivement, ces résultats paraissent prometteurs. Mais il faut attendre pour s’en réjouir tant la déception est souvent au rendez-vous. Dans le cas particulier souligne le Dr Mitry, « ces résultats sont encourageants mais devront être confirmés par des essais chez l’homme avant de pouvoir véritablement se réjouir ».
Source : de nos envoyés spéciaux à Chicago, American Society of Clinical Oncology (ASCO), 1-5 juin 2007 ; INSERM, 5 juin 2007
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.