











“A moins d’aller dans son jardin en scaphandre avec des filtres très fins“, sourit le Pr Jean Bousquet du CHU de Montpellier, il est impossible d’éviter les pollens. Est-ce à dire qu’on ne peut rien faire ? Pas du tout !
“Les patients doivent le savoir, la rhinite allergique se soigne, et se soigne bien.” En fait, si beaucoup supportent sans broncher “le nez qui coule et les yeux qui grattent“, c’est par fatalisme. “Dès lors qu’ils savent qu’elle peut être traitée, la rhinite allergique devient intolérable.” Certes, ce n’est pas une maladie grave. Mais le moins qu’on puisse dire est qu’elle est très fréquente -“plus de 25% de la population française en souffre“- et qu’elle gâche la vie. Surtout, c’est un véritable calvaire pour près de 80% des asthmatiques, l’inflammation du nez aggravant celle des bronches.
“Le lien entre les deux maladies est fort,” explique Jean Bousquet. “Il n’existe quasiment aucun asthme sans rhinite, tout asthmatique ayant aussi une rhinite.”
Dans ces deux maladies, l’essentiel est de juguler l’inflammation. Qu’elle se situe au niveau des bronches ou du nez. “Traiter l’asthme en même temps que la rhinite allergique, c’est améliorer considérablement la qualité de vie“. Cela dit “même avec un traitement, il reste 20 à 25% de patients dont l’état n’est pas amélioré. Pour eux, la désensibilisation est souhaitable. Et elle donne de bons résultats“. À condition bien sûr que le responsable -on l’appelle l’allergène- soit clairement identifié.
Ce n’est pas toujours facile. “N’oublions pas que 80 % des personnes sont poly-sensibilisées !” Et le drame, c’est qu’il y a des pollens dans l’air toute l’année. “Dans le Nord, il y a la période des pollens de bouleaux, dans le Sud celle des cyprès. Dans toute la France les patients souffrent d’allergie aux pollens de graminées entre les mois de mai et de juillet. En Rhône-Alpes il existe l’allergie à l’ambroisie, qui sévit à la fin de l’été“. Sans compter qu’il n’y a plus vraiment de saisons. “En 2002, nous avons eu des pollens de graminées en février à Montpellier !”
Bref, si par malheur vous êtes allergique au bouleau, aux graminées, à l’ambroisie… toute l’année les pollens vous font souffrir. Les spécialistes ne classent d’ailleurs plus les allergies selon les saisons mais selon leur degré de sévérité. Et toutes sont à la hausse. Ainsi “l’allergie aux pollens de cyprès a-t-elle considérablement augmenté. Quand j’ai débuté il y a une trentaine d’années” se souvient le Pr Bousquet, “il y avait 3% à 4 % de personnes allergiques au cyprès. Aujourd’hui elles sont 20 % !”
Plus question donc d’accepter de faire atchoum ! en permanence ni d’avoir l’oeil qui démange : il faut se soigner, ne pas laisser l’inflammation faire son oeuvre. En passant, un bon conseil à ceux qui ont la chance d’avoir la clim dans leur voiture : n’oubliez pas de changer le filtre de votre climatisation au moins une fois par an !
Source : Académie nationale de Médecine, 23 juin 2005
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