Pour soigner les hémorroïdes… une chirurgie de précision

04 juin 2015

Un adulte sur deux souffre de problèmes hémorroïdaires au moins une fois au cours de sa vie. Dans la majorité des cas, la chirurgie classique consiste à extraire ces tissus vascularisés. Moins invasive et plus facile à supporter en post-opératoire, une autre technique est aussi prodiguée dans certains cas. Les précisions du Dr Thierry Higuero, gastro-entérologue, proctologue médical et chirurgical à Beausoleil (Alpes Maritimes).

Le plus souvent provoquées par des constipations ou des diarrhées chroniques, les hémorroïdes peuvent survenir à tout âge, contrairement aux idées reçues. « Elles sont aussi fréquemment diagnostiquées chez la femme enceinte 3 mois avant l’accouchement, et 3 mois après la naissance, du fait de la pression du fœtus sur l’appareil génitale de la mère », explique le Dr Higuero.

Douloureuses, les opérations classiquement proposées aux patients sont souvent sources d’angoisse. « Les plaies causées par l’extraction des hémorroïdes engendrent six semaines de cicatrisation. En moyenne, les patients sont hospitalisés pendant 10 jours après l’opération et posent un arrêt de travail pendant un mois environ », précise Thierry Higuero.

Une alternative plus douce

Pratiquée en France depuis une dizaine d’années la chirurgie DGHAL avec mucopexie, est une alternative moins éprouvante que la méthode classique. Cette intervention – issue d’une technique japonaise développée en 1996 – est réservée aux patients atteints d’une maladie hémorroïdaire de grade 2 ou 3. Minutieux et peu invasif, cet acte se déroule en deux étapes :

  • La ligature, première étape au cours de laquelle le chirurgien obture les artères hémorroïdaires par sonde Doppler ;
  • La mucopexie consiste ensuite à enlever les artères alimentant les hémorroïdes. Ce geste que l’on peut assimiler à un « lifting de l’anus vient diminuer le risque d’infection en faisant remonter les hémorroïdes vers l’intérieur du rectum », explique le Dr Higuaro.

Neuf patients sur dix satisfaits

D’une durée de 40 à 60 minutes, cette intervention prend plus de temps comparée à la chirurgie classique. « Mais l’efficacité est prouvée et les suites opératoires sont bien plus faciles à vivre pour le patient. » En effet la chirurgie DGHAL avec mucopexie est pratiquée en ambulatoire et ne nécessite donc qu’une demi-journée d’hospitalisation.

Autres avantages, « comme le geste est pratiqué dans les parties hautes du rectum, le patient ne souffre pas de douleur accrue sinon de légères tensions ». Du fait de l’absence de plaies, aucun processus de cicatrisation n’est engendré. « La récupération est donc plus rapide, la reprise du travail peut être envisagée dans les 3 jours suivant la chirurgie », poursuit le Dr Higuero. Cette technique fait l’unanimité, tant dans le résultat que dans la prise en charge de la douleur. Ainsi, « plus de 90% des patients opérés se disent satisfaits. Mais tous les praticiens ne sont pas encore sensibilisés à ce geste relativement nouveau en France », conclut le Dr Higuero.

  • Source : Interview du Dr Thierry Higuero, gastro-entérologue, proctologue médical et chirurgical et président de la Commission de Proctologie du CREGG, le 2 juin 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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