Pour un AVC : faites le 15

31 janvier 2011

Après un accident vasculaire cérébral (AVC), « chaque minute perdue représente de 4 à 100 millions de neurones en moins », explique le Pr François-Jean Nicoli, chef de service des urgences neurovasculaires au CHU La Timone, de Marseille. Même si notre cerveau abrite plus de 100 milliards de neurones, c’est une perte considérable ! Les neurones en question sont en effet liés à des fonctions essentielles comme la parole, la vue ou le mouvement…

Les signes évocateurs d’un AVC. La survenue brutale d’une paralysie ou d’un engourdissement d’un côté du corps (bras et/ou jambe) doit alerter. « Même si les symptômes régressent dans les minutes qui suivent », précise notre spécialiste. Il cite également parmi les signaux d’alarme :
– une difficulté soudaine d’élocution et/ou de compréhension ;
– la diminution voire la perte de la vision d’un oeil ou des deux yeux ou le fait de « voir double » ;

Appelez le 15 « Si vous êtes témoin ou victime d’un AVC, la première chose à faire est de composer le 15. Et cela, sans attendre », insiste le Pr Nicoli. Pourquoi le 15 et pas le médecin traitant ? « C’est le plus sûr moyen d’être orienté vers la bonne filière de soins d’hyper-urgence, autrement dit vers une structure spécialisée dans la prise en charge des AVC, les unités neurovasculaires (UNV). Il ne s’agit pas d’unités de réanimation ou de soins intensifs polyvalents. Elles sont dédiées aux AVC, et gérées par des neurologues vasculaires ».

Et le Pr Nicoli de poursuivre : « la prise en charge des AVC dans ces unités spécifiques diminue la morbi-mortalité de 30% à 45%. Et il est démontré que ce bénéfice persiste sur le long terme ». En cas d’AVC en effet, le traitement de revascularisation – la thrombolyse par voie intraveineuse, appelée aussi fibrinolyse – est d’autant plus efficace qu’il est administré rapidement. Idéalement dans les 3 heures suivant l’accident. Et pour cela, le délai d’acheminement des patients doit être le plus court possible, sans passer par les Urgences ou le cabinet du médecin traitant. Alors si vous êtes témoin de ce que vous pensez être un AVC, surtout appelez le 15. Décrivez les symptômes. Au bout du fil, un médecin fera le reste.

  • Source : France AVC, Interview du Pr Nicoli, 24 janvier 2011

Aller à la barre d’outils