Pour vieillir sans s’affaiblir
27 juin 2007
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), entre 350 000 et 500 000 Français vivant à domicile – mais également 100 000 à 200 000 autres en institutions, maisons de retraite et autres services de long séjour… – seraient victimes de dénutrition ! C’est donc peu de chose que de dire qu’il s’agit d’un problème de santé publique à part entière. Un problème cependant, peu connu.
Pourtant, une personne âgée dès lors qu’elle est dénutrie, résiste moins bien aux infections. Et en cas d’hospitalisation, elle est d’autant plus fragile et sujette aux complications. Elle aura tendance à perdre du poids, et présentera des carences alimentaires parfois graves. Autant de facteurs à l’origine d’une perte de masse musculaire, d’une diminution des défenses immunitaires et de l’autonomie. Laquelle peut très vite, se trouver gravement compromise.
Le dépistage aussi précoce que possible de la dénutrition est donc à l’évidence, essentiel. La HAS, qui publie des recommandations à l’usage des professionnels, souligne l’importance du dépistage. Celui-ci doit être pratiqué par le médecin « au minimum une fois par an » pour les personnes vivant à domicile. Quant aux « personnes âgées en institution, le dépistage est recommandé à l’admission, puis une fois par mois et lors de toute hospitalisation.
Destinés aux professionnels, ces conseils sont évidemment valables aussi… pour les proches. Ce dépistage repose en effet « sur des outils simples : la mesure du poids ; le calcul de l’indice de masse corporelle ; la recherche de situations à risques de dénutrition et l’évaluation de l’appétit, des apports alimentaires et de la perte de poids. »
Soulignant que « la prise en charge nutritionnelle est d’autant plus efficace qu’elle est mise en oeuvre précocement », la HAS recommande « en premier lieu de corriger les facteurs de risques (…) puis de débuter, si possible, par une prise en charge nutritionnelle orale en favorisant les conseils nutritionnels, une aide à la prise alimentaire si besoin, et une alimentation enrichie. » Il s’agit donc d’abord, de rééduquer l’appétit du patient. De lui redonner le goût de manger… Enfin l’utilisation de compléments alimentaires par voie orale peut être envisagée « en cas d’échec de ces mesures ou bien d’emblée chez les malades ayant une dénutrition sévère. » Mais évidemment, sous contrôle médical.