Pourquoi certains choisissent-ils la fuite après un traumatisme ?
27 mars 2023
Dans une situation de stress ou de danger, l’être humain peut réagir de trois façons différentes : en attaquant, en restant sidéré ou en fuyant. Cette dernière option est le point de départ du film de Denis Imbert, "Sur les chemins noirs", qui raconte un road trip pédestre entrepris par le protagoniste, comme une fuite après un grave accident.
Psychiatres et psychologues s’accordent à expliquer que face à une situation effrayante ou porteuse d’intense angoisse, la fuite fait partie des réactions spontanées naturelles. Et, dans de nombreuses occasions, celle-ci est totalement saine. Ainsi, par exemple, face à un chien enragé ou à un incendie, la fuite est une façon de se protéger, de sauver sa vie.
Mais lorsqu’après avoir été victime d’un traumatisme, cette façon de se comporter perdure, elle empêche de surmonter les effets du choc. « Le problème survient lorsque la fuite nous empêche d’avancer », explique ainsi Egide Altenloh, psychologue à Bruxelles, sur le site Psyris.
Comment la fuite devient-elle nocive ?
Victime d’un accident grave, d’une scène de violence ou encore d’une agression, la personne a subi un traumatisme. Le fait de fuir – en s’évadant physiquement ou en se renfermant sur soi-même par exemple – apporte du réconfort. C’est pourquoi, « inconsciemment, la personne retient que c’est un schéma qui fonctionne très bien pour faire redescendre la pression et revenir à une situation plus sécurisante », décrit Geneviève Krebs, psychopraticienne en thérapies brèves sur son site internet. « Elle le répète à chaque fois qu’une émotion négative forte se présente. Il est ensuite difficile de changer cette addiction comportementale. » Dans ce cas, le traumatisme perdure et la victime est empêchée de guérir, d’avancer, de vivre pleinement.
Comment sortir de ce schéma de fuite ?
« Il est important de comprendre que ce n’est pas tant l’événement, la situation que nous fuyons, mais l’émotion qu’elle a déclenchée et qui est sur le moment insupportable, insurmontable », continue Geneviève Krebs.
Or « lorsque l’on fuit la souffrance, on peut craindre qu’elle nous rattrape », avertit le Dr Delphine Calamy, psychiatre – psychothérapeute à Lille. « Tandis que lorsque l’on accepte de l’éprouver, on la confronte et finalement on la combat. Et par le combat, on peut espérer la vaincre. »
Si vous pensez être dans ce mode de fonctionnement et que vous en souffrez, il est donc recommandé de consulter un psychologue ou un psychiatre qui vous aidera à affronter vos peurs et vos souffrances. Et ainsi à surmonter vos traumatismes.
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Source : Psyris.be fondé par Egide Altenloh, psychologue à Bruxelles – site du Dr Delphine Calamy, Psychiatre – Psychothérapeute sur Lille – site de Geneviève Krebs, psychopraticienne en thérapies brèves
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche