Pourquoi cette pensée d’agresser, de « faire mal… » ?

10 mai 2021

Agressions, harcèlement, brimades, intimidations… Les jeunes adultes, victimes au cours de leur adolescence de faits de violence, seraient plus enclins que les autres à se réfugier dans des pensées, elles aussi violentes.

A l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), le Pr Manuel Eisner et son équipe du Centre de recherche sur la violence, se sont demandé comment naissaient les idées de comportements violents dans l’esprit de jeunes adultes. Ils ont ainsi interrogé 1 500 jeunes Suisses de 15, 17 et 20 ans, sur la fréquence des pensées de violence au cours des 30 jours précédents l’entretien. Et sur le type de violences dont ils ou elles ont été potentiellement victimes lors des 12 derniers mois : d’une gifle d’un parent, aux railleries des amis – y compris en ligne – jusqu’à l’attaque physique et l’agression sexuelle…

Mauvais traitements

Il en ressort une corrélation entre le fait d’avoir subi une gamme de mauvais traitements et la survenue de pensées violentes : « tuer, attaquer ou humilier l’autre ». « Un quart des garçons de 17 ans et 13% des filles ont déclaré avoir eu l’idée – les auteurs emploient le terme de « fantasme », n.d.l.r. – de tuer une personne qu’ils connaissent au cours des trente derniers jours », explique le Pr Eisner. « Ces pensées peuvent être profondément perturbantes pour eux ».

A ses yeux, « l’augmentation des pensées violentes parmi celles et ceux qui subissent des brimades ou de mauvais traitements peut s’apparenter à un mécanisme psychologique mis en place pour les aider à se préparer à la violence à venir ». A noter enfin que ce travail s’est « limité » aux idées violentes. De là à lier celles-ci à des passages à l’acte, il y a un pas que les auteurs ne franchissent pas.

  • Source : Aggressive behaviour, 27 avril 2021

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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