Pourquoi est-on frileux ?
31 janvier 2022
Certains et surtout certaines d’entre nous ont très souvent froid. Même lorsque la température extérieure n’est pas si faible. On dit qu’ils sont frileux. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Et surtout comment l’expliquer ?
Vous frissonnez déjà alors qu’il fait 19° dans la maison ? Vos doigts et vos orteils sont froids et deviennent blancs si vous restez un peu dehors, sans que la température ne chute réellement ? Vous êtes frileux ! Mais qu’est-ce que ça veut dire au juste ?
Une constitution de frileuse
« Être frileux est lié à la constitution individuelle », explique le Pr Marc-Antoine Pistorius, spécialiste de Médecine Vasculaire au CHU de Nantes. Ainsi les femmes sont davantage concernées, notamment en raison de leur imprégnation oestrogénique. Ces hormones ont en effet tendance à favoriser la vasoconstriction. Ce phénomène de vasoconstriction au niveau des extrémités est, avec les frissons, un des mécanismes principaux que l’organisme met en branle pour lutter contre le froid.
« Dans ce phénomène, le système central de régulation de la chaleur du corps provoque la contraction des vaisseaux sanguins des extrémités et limite ainsi l’arrivée de sang », explique le Pr Pistorius. « Il fait comme un système de chauffage qui régule les radiateurs en périphérie. » Ainsi, le sang et donc la chaleur reste concentrée dans le noyau central, c’est-à-dire pour réchauffer les organes et en priorité le cerveau.
Les femmes ne sont pas les seules concernées car un autre facteur favorise ce phénomène : « les personnes de faible IMC et plutôt longilignes ont elles aussi davantage tendance à être frileuses », poursuit-il. Elles ont une surface d’échange cutané plus étendue et moins de graisse pour isoler du froid.
Que peut-on faire contre la frilosité ?
« Pas grand-chose en réalité », admet Marc-Antoine Pistorius. Néanmoins, il vaut mieux éviter de perdre du poids, si on est déjà longiligne. Notamment en hiver. Et la pratique d’une activité physique régulière « permet de remettre en ordre de marche le système de régulation thermique du corps ». Enfin « on a pu démontrer que l’alternance chaud/froid – comme en faisant de l’exercice physique au grand air puis en allant au sauna – permettait de réduire la frilosité », ajoute-t-il.
Reste que s’il est désagréable, ce phénomène n’est pas pathologique. « Il s’agit uniquement de l’exagération de mécanismes physiologiques banals », conclut-il.
A noter : si la frilosité est un phénomène récent, il est important de vérifier qu’elle n’est pas le symptôme révélateur d’une pathologie, comme l’hypothyroïdie notamment.
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Source : interview de Pr Marc-Antoine Pistorius, Médecine Vasculaire - CHU de Nantes
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet