Pourquoi être bloqué dans les embouteillages donne des envies de fast-food

21 février 2025

Avez-vous déjà eu envie de malbouffe après avoir été bloqué dans les bouchons ? Si la réponse est « oui », sachez que c’est tout à fait normal. Des chercheurs suggèrent même une explication.

Être boqué dans les embouteillages, avancer mètre par mètre… Voilà qui donnerait des envies de burger et autres sodas. Si le lien de cause à effet n’est pas flagrant, des chercheurs de l’Université de l’Illinois aux Etats-Unis se sont pourtant penchés sur cette surprenante question.

Les équipes de Becca Taylor, professeure adjointe au Département d’économie agricole et de consommation, ont eu accès aux schémas de circulation routière quotidiens sur plus de deux ans à Los Angeles, ainsi qu’à des bornages montrant combien d’utilisateurs de téléphones portables entraient dans des fast-foods au cours de la même période. À partir de ces données, l’équipe a créé un modèle informatique montrant un lien de cause à effet entre les ralentissements inattendus du trafic et les visites dans les fast-foods.

Choisir entre cuisiner ou la facilité

Ils ont ainsi observé qu’1 % des visites dans les fast-foods dans la Cité des anges est dû aux embouteillages. Ce qui peut paraître peu mais qui représente tout de même 1,2 million de repas supplémentaires par an. En fait, selon les auteurs, il suffit d’un ralentissement de 30 secondes par kilomètre – l’équivalent de la différence entre un trafic fluide de la matinée et celui des heures de pointe – pour observer cette augmentation de fréquentation.

Le phénomène est particulièrement marqué entre 17h et 19h, période où les conducteurs, fatigués par les bouchons, doivent alors choisir entre rentrer cuisiner, faire les courses, ou opter pour cette solution de facilité. Pour les scientifiques, ces conclusions dépassent le simple cadre de Los Angeles. Toutes les grandes métropoles étant confrontées aux mêmes défis de circulation et disposant d’une offre similaire en restauration rapide, le problème pourrait être généralisé à l’échelle mondiale.

Ce travail montre que nos choix alimentaires ne dépendent pas uniquement de notre volonté, mais sont aussi fortement influencés par notre environnement et nos contraintes de temps quotidiennes.

  • Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0094119025000026

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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