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La gueule de bois, scientifiquement appelée veisalgie, n’est pas qu’un simple inconfort passager. Elle correspond en réalité à une forme d’intoxication à l’alcool, dont les manifestations varient d’une personne à l’autre. Les symptômes classiques incluent fatigue, sensation de faiblesse, soif intense mais aussi maux de tête.
L’un des mécanismes principaux derrière ces maux de tête réside dans la déshydratation provoquée par l’alcool. Cette substance perturbe un système hormonal essentiel à l’équilibre hydrique de notre organisme. L’alcool supprime en effet la libération de vasopressine, une hormone produite par l’hypothalamus et stockée dans l’hypophyse.
Cette hormone joue un rôle crucial : elle indique aux reins de retenir l’eau dans l’organisme. Quand sa production est bloquée par l’alcool, les reins laissent échapper davantage d’eau, augmentant considérablement la fréquence des mictions. Cette perte excessive de liquide entraîne une déshydratation légère mais suffisante pour avoir quelques piverts dans le crâne.
Un autre responsable des maux de tête pourrait bien être une molécule au nom barbare : l’acétaldéhyde. Cette substance toxique est produite par notre foie lorsqu’il tente de métaboliser l’alcool.
L’acétaldéhyde ne se contente pas de rester sagement dans le foie. Elle provoque une inflammation généralisée touchant aussi le pancréas, le tube digestif et… le cerveau. Cette réaction inflammatoire contribue largement aux maux de tête.
D’autres éléments surprenants peuvent intensifier ces phénomènes. Citons la couleur des alcools ! Les boissons alcoolisées foncées (whisky, rhum brun, vin rouge) contiennent en effet des congénères. Ces substances chimiques produites lors de la fermentation peuvent avoir des effets toxiques et influencer aussi le rythme de dégradation de l’alcool, ce qui aggrave les symptômes.
En 2010, une étude s’est penchée sur les effets du bourbon et de la vodka afin de déterminer lequel de ces deux spiritueux causait la gueule de bois la plus prononcée. Environ 100 jeunes adultes ont participé à l’expérience. Les résultats ont montré que les participants ayant bu du bourbon ressentaient des symptômes de veisalgie plus intenses au réveil que ceux ayant consommé de la vodka.
Enfin, le manque de sommeil, la consommation d’alcool à jeun, ou encore la prise de certains médicaments peuvent également amplifier les effets.
Comprendre ces mécanismes permet d’adopter des stratégies préventives. Boire de l’eau régulièrement pendant et après la consommation d’alcool aide à limiter la déshydratation. Manger avant et pendant la consommation ralentit l’absorption de l’alcool. Privilégier des boissons claires et éviter les mélanges peut enfin réduire l’intensité des symptômes. Bien sûr, le meilleur moyen de prévenir la veisalgie est l’abstinence.
Source : https://aide-alcool.be/alcool-maux-de-tete - https://www.scientifique-en-chef.gouv.qc.ca/impact-recherche/lendemain-de-veille-plus-intense-en-melangeant-les-alcools-ca-depend-lesquels/
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet