











Accueil » Santé Publique » Pourquoi le monoxyde de carbone tue ?
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Incolore, inodore et indétectable par l’homme : voilà comment se caractérise le monoxyde de carbone (CO). Sa présence dans l’air, elle, résulte « d’une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane », indiquent les documents officiels utilisés pour la prévention contre les intoxications au monoxyde de carbone. Celui-ci se diffuse enfin très vite dans l’environnement, et c’est d’autant plus vrai en intérieur.
Pourquoi est-il dangereux ? Le monoxyde de carbone agit comme un gaz asphyxiant très toxique qui se fixe très rapidement sur l’hémoglobine, chargée d’assurer le transport de l’oxygène des poumons jusqu’aux cellules. « Le CO inhalé passe dans le sang au niveau des poumons tout comme l’oxygène. Une grande partie du CO absorbé va se fixer à l’hémoglobine dans les globules rouges et former de la carboxyhémoglobine ou HbCO », décrit le Centre antipoison belge. En clair, le CO prend la place de l’oxygène dans le sang. Conséquence : le transport d’oxygène est perturbé, il ne parvient plus jusqu’aux cellules.
Quels sont les symptômes d’une intoxication au monoxyde de carbone ? Ils dépendent en grande partie de la concentration en monoxyde de carbone dans l’air. Si elle est faible, les symptômes peuvent passer totalement inaperçus. Et lorsqu’il y en a, ils sont peu spécifiques : fatigue, nausées, vomissements, maux de tête… En revanche, en cas d’exposition à une concentration très importante de CO, « les symptômes sont une perte de connaissance, des troubles neurologiques ou cardio-vasculaires pouvant entraîner un état de coma, puis la mort », indique Santé publique France.
Quelle prise en charge ? Premier réflexe, si les circonstances le permettent : l’évacuation de l’atmosphère toxique, « en veillant à ce que les sauveteurs soient eux-mêmes très peu exposés au monoxyde de carbone ». Le traitement est ensuite basé sur l’administration d’oxygène, afin de diminuer les conséquences de l’intoxication. Dans les cas les moins sévères, il est administré via un masque à oxygène à raison de 12 litres d’oxygène par heure, pendant 6h à 12h. Si cela ne suffit pas, ou en cas « de trouble de la conscience, de perte de connaissance, ou d’anomalie clinique objective », les patients sont hospitalisés et placés dans un caisson hyperbare, où ils inhalent de l’oxygène pur à une pression supérieure à la pression atmosphérique.
Y a-t-il des séquelles ? « L’intoxication au CO peut parfois provoquer des troubles neurologiques un certain temps après l’accident », explique le Centre antipoison belge. La victime présente « de l’irritabilité, des troubles de la mémoire, des mouvements anormaux…. Ces troubles sont souvent, mais pas toujours, réversibles ».
Source : Santé publique France - Centre antipoison belge - Février 2023
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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