











© Fernando Cortes/shutterstock.com
Signer son premier CDI, dire oui au mariage, acter le projet de faire un bébé ?… Certains d’entre nous ont tendance à fuir ces situations d’engagement.
Comment cette peur va-t-elle se traduire ? Par « un sentiment d’effroi ou de terreur, par des grands efforts pour éviter le sujet, la survenue d’une anxiété incontrôlable qui rend difficile un fonctionnement normal, des mauvaises pensées, des images fixes, un sentiment de devenir fou, de perdre le contrôle », détaille Rodolphe Oppenheimer, psychothérapeute et psychanalyse à Paris, sur son site Internet. Le corps, aussi, peut exprimer de temps à autre cette peur de l’engagement, sous la forme de « tremblements, de nausées, de pleurs, d’une fréquence cardiaque rapide, de douleur thoracique, de vertiges, d’évanouissement, de transpiration et d’essoufflement ».
Même si bien sûr rien n’est gravé dans le marbre, et que le plupart des choix peuvent supporter plusieurs changements de cap, certaines situations comme celles évoquées ci-dessus vont de pair avec une forme de stabilité. Est-ce cette stabilité qui fait peur à celles et ceux qui ne veulent pas s’engager ?
Ce peut être le cas quand l’équilibre semble tenir dans le mouvement, dans le changement de lieux de vie (logement, ville, pays), davantage facilité par la location. Idem concernant les missions professionnelles auxquelles certains souhaitent se consacrer quelques années tout au plus. Ou lorsque l’on refuse de passer devant le maire ou le prêtre pour se promettre l’amour à vie, parce que l’on préfère vivre une relation de couple hors mariage. Voire garder la liberté de ne pas construire de relation de long terme.
Le saviez-vous, la peur du mariage et de l’engagement qu’il suppose, porte un nom : la gamophobie, « caractérisée comme une peur excessive, persistante, incontrôlable et irrationnelle », définit Rodolphe Oppenheimer. Certaines personnes vont « avoir peur de se marier, mais elles peuvent rester engagée envers un seul partenaire pour la vie ». Pour d’autres, les choses peuvent prendre une forme plus aigüe. « Certaines personnes qui souffrent de cette phobie préfèrent être célibataires à vie, ou rester dans une relation engagée sans jamais se priver d’une issue de sortie. »
Est-ce à dire que la peur de l’enfermement, au sens quasiment physique du terme, entre en ligne de compte, dans le cas de la peur du mariage, et dans le cadre plus général de la peur de l’engagement ?
« Pour toute phobie, l’origine va se retrouver dans une expérience négative intense passée. Cette peur traumatise l’individu dans la mesure où il apprend à redouter l’engagement. Il se crée des images négatives ou des images fixes » dans un domaine précis. « Des facteurs tels que l’hérédité, la génétique, la tendance aux crises d’anxiété ou à la grande nervosité » sont aussi à considérer. Ces éléments peuvent faire l’objet de consultations « en psychanalyse pour parler de vos peurs, de la complexité des engagements, ou de séances en thérapie comportementale et cognitive (TCC) pour retracer les racines de la peur et aider à oublier les réponses erronées ».
Source : www.psy-92.net, site consulté en juin 2023
Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet
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