Pourquoi une réglementation européenne des allégations ?

13 juin 2006

Outil marketing performant pour les industriels, critère de choix pour les consommateurs, les allégations “santé” des aliments servent en fait essentiellement les intérêts de l’industrie agroalimentaire !

Sensibilisée par la multiplication d’abus parfois préjudiciables à la santé, la Commission européenne a décidé de légiférer. La résolution adoptée par le Parlement européen le 16 mai dernier affine la trame du futur règlement communautaire. Elle impose la prise en compte des profils nutritionnels, établit des listes d’allégations validées, et consacre le principe d’une autorisation préalable pour toute nouvelle allégation santé. Pour les consommateurs, c’est une bonne nouvelle.

L’un des abus les plus insidieux consiste en effet à vanter les bienfaits -réels- d’un nutriment pour mieux passer sous silence le fait qu’il est par ailleurs trop riche en sucres ou en graisses, par exemple. Le Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC) a recensé une multitude de duperies de cet ordre. On y trouve des sucettes “à faible teneur en matières grasses”, mais dont on omet de rappeler qu’elles sont à base de sucres. Il y a aussi ces bonbons composés à 76% de sucres, mais dont le fabricant vante exclusivement la teneur en calcium, magnésium, vitamines ou l’absence de matières grasses. Ou encore des céréales “allégées en matières grasses”, mais en réalité plus caloriques que le produit classique !

Des règles pour guider vos choix
Le futur règlement définit des profils nutritionnels -teneur en matière grasses, sucres, sel…- et seuls les aliments respectant ces derniers pourront utiliser une allégation. Un moyen efficace pour mettre fin aux allégations contraires aux règles de l’équilibre alimentaire global.

L’Association nationale des industries alimentaires (ANIA) estime cette réglemention justifiée pour les allégations santé, mais excessive pour celles qui sont liées à la nutrition. Or ces dernières sont présentes sur les produits que vous absorbez au quotidien. Peut-on encore raisonnablement enrichir en calcium un aliment trop sucré ou trop gras ? Le futur règlement établit un principe simple et efficace. Les allégations qui ne le respecteront pas seront purement et simplement interdites.

Seront concernées toutes celles impliquant la réduction d’un risque de maladie, et celles qui concerneront le développement, la croissance et la santé des jeunes enfants. Ces allégations-là seront soumises à autorisation préalable. Ainsi la réglementation progresse-t-elle. Demain, les industriels pourront développer des allégations validées, aptes à vous guider dans vos choix de santé, et pas seulement vos réflexes de consommateurs.

  • Source : AFSSaPS, 12 juin 2006

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