











Chez les nourrissons, l’infection à pneumocoques peut entraîner une méningite grave, voire mortelle. Au mieux, elle laisse des séquelles neurologiques très invalidantes, comme la surdité. Et comme elle est difficile à reconnaître, mieux vaut vacciner!
Ces deux dernières années en France, 1 100 enfants ont fait une méningite bactérienne. Ce n’est pas rien! Au banc des accusés deux principaux coupables, les pneumocoques et les méningocoques. A une nuance près: Alors que les méningocoques s’en prennent à tous les enfants quel que soit leur âge, les pneumocoques frappent de préférence les tout-petits, de deux mois à deux ans. Autre différence notable: leur degré de virulence. ” Jusqu’à deux ans, le pneumocoque tue dans 12% des cas, contre 6% pour le méningocoque “, avertit le Pr Daniel Floret (Hôpital Edouard Herriot de Lyon).
Résultat: de 2001 à 2003, trente enfants sont décédés des suites d’une infection à pneumocoque. Pourtant d’après le Dr Robert Cohen, du Centre hospitalier de Créteil, près de Paris, “ces drames auraient pu être évités par la vaccination des enfants dès l’âge de deux mois. Le vaccin conjugué, disponible depuis un an et remboursé, est à la fois très efficace et bien toléré.”
Vous sourcillez… En quoi l’avis de cet expert est-il justifié ? N’existe-t-il pas d’autres moyens pour empêcher l’infection? Faut-il vacciner tous les enfants ? Certains ne sont-ils pas plus exposés que d’autres? A deux ans, nos bambins sont déjà vaccinés contre la poliomyélite, la coqueluche, le tétanos, l’hépatite B, la tuberculose, les oreillons, la rougeole, la rubéole… Faut-il vraiment rajouter encore un vaccin de plus ?
Le Dr Isabelle Desguerre est pédiatre au CHU Necker de Paris. Comme elle le rappelle, ” une méningite à pneumocoques débute souvent par des symptômes assez courants: une otite accompagnée d’une forte fièvre par exemple. Jusqu’au moment où l’enfant, atteint de convulsions, sombre dans le coma “. Comment un médecin généraliste peut-il faire la différence entre une simple infection bactérienne et une méningite à pneumocoques ? ” C’est impossible à ce stade, répond la spécialiste. “Or nous disposons d’un seul traitement, basé sur l’association de deux antibiotiques peu courants. Mais la plupart du temps il est administré trop tard“. Même si l’enfant est sauvé, dans plus de 50% des cas les séquelles neurologiques seront graves. Il risque en particulier, des problèmes de surdité.
D’où l’importance de la vaccination. Certes, tous les enfants ne feront pas une méningite à pneumocoques. Mais les complications sont telles… qu’il serait irresponsable de prendre un risque.
Source : de nos envoyés spéciaux au Medec, Paris, 16-19 mars 2004
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.