Poussées dentaires : n’utilisez pas de colliers de dentition

22 octobre 2012

De nombreux nourrissons qui souffrent de douleurs liées aux poussées dentaires, sont équipés par leurs parents de colliers « de dentition ». Or ces dispositifs ont des vertus douteuses… et leur utilisation n’est pas sans danger. Les plus jeunes en effet se trouvent exposés au risque d’étranglement, et peuvent par ailleurs inhaler certaines des perles d’ambre composant ces colliers. Or selon la Société française de pédiatrie (SFP), bien des parents n’ont pas conscience de ces dangers.

La SFP a mené une enquête auprès de 29 familles, pour un total de 48 enfants. Premier enseignement, la majorité (73%) des parents pensait que ces colliers avaient des vertus apaisantes. Quant à l’information par le vendeur sur les dangers potentiels de ces derniers elle était quasi inexistante, tant en pharmacie que sur Internet. Seulement 8% des parents ont signalé avoir été avertis de ces risques.

Or ces derniers ne sont pas minces. Plusieurs décès par étranglement ont été rapportés chez des nourrissons porteurs de colliers, ces derniers ayant été coincés par un barreau de lit. En 2003, le service d’urgence pédiatrique de l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris, a recensé 30 décès d’enfants par étranglement. Il semble que ces colliers notamment, aient été en cause. Des pays comme l’Australie, le Canada et les Etats-Unis ont recommandé d’en éviter le port, ainsi que celui de dispositifs comparables, jusqu’à l’âge de trois ans.

« Faire porter des colliers de dentition à de jeunes enfants, c’est dangereux » affirme la SFP. « Cette dangerosité doit être relayée par tous les professionnels de la petite enfance. La DGCCRF doit rappeler aux fabricants les termes du code de la consommation, et les obliger à avertir les acheteurs des risques encourus. (Quant au) Conseil de l’Ordre des pharmaciens, (il) devrait faire interdire leur vente en officine. Ce négoce rentable se pratique au dépend de la crédulité des parents, soucieux du bien-être de leurs enfants et prêts à user de tous les moyens existants ».

  • Source : Société française de Pédiatrie, octobre 2012