Prématurés : connaissez-vous la méthode « mère kangourou » ?

17 novembre 2022

A l’occasion de la Journée mondiale de la prématurité du 17 novembre, l’Organisation mondiale de la santé réactualise ses recommandations pour la prise en charge des bébés nés avant 37 semaines de grossesse ou pesant moins de 2,5 kg. Et plaide pour une adaptation de la méthode « mère kangourou ». Mais de quoi s’agit-il ?

prématuré

C’est une méthode née voilà plus de 40 ans en Colombie, dans un hôpital confronté à une pénurie de couveuses : la méthode « mère kangourou », ou comment utiliser la chaleur du corps de la mère pour faire office de couveuse. Une méthode plébiscitée dès 2003 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), car c’est « un moyen efficace de répondre au besoin de chaleur, d’allaitement au sein, de protection contre les infections, de stimulation, de sécurité et d’amour du nourrisson » de petit poids ou né prématuré.

Après validation par des études scientifiques, une trentaine de pays en développement et quelques pays du nord de l’Europe ont adopté cette méthode simple, qui consiste à porter le bébé peau contre peau sur la poitrine. Mais si, auparavant, « on recommandait de séparer pendant un certain temps le nouveau-né de la personne qui s’en occupe principalement, afin de le stabiliser dans un incubateur ou une couveuse », l’OMS conseille de faire évoluer les pratiques.

Peau à peau immédiat

Une réactualisation de ses lignes directrices, sept ans après la dernière version et à la lumière « des observations des familles recueillies dans le cadre de plus de 200 études ». Désormais, l’OMS recommande donc d’appliquer la méthode « mère kangourou » immédiatement après la naissance d’un enfant prématuré ou de faible poids de naissance, « dans un porte-bébé ou une écharpe spéciale pendant le plus de temps possible avec la personne qui s’occupe principalement du nourrisson, en général la mère ». Une méthode qui facilite en outre la mise en place de l’allaitement, lui aussi recommandé pour lutter contre les infections.

« Il s’agit d’un changement important par rapport aux lignes directrices précédentes et à la pratique clinique courante, qui met en avant les avantages considérables en termes de santé d’un contact étroit dès la naissance entre un nouveau-né prématuré et la personne qui s’en occupe, de sorte qu’ils ne soient pas séparés », précise l’OMS. Qui, pour la première fois, évoque la nécessité de tenir compte de l’impact que peut avoir la naissance d’un bébé prématuré ou de faible poids sur ses parents.

Soutien psychologique et financier

Parce qu’ils peuvent être confrontés « à un stress et à des difficultés extrêmes en raison de l’intensité des soins » qu’ils doivent prodiguer au nouveau-né, et à l’inquiétude que suscite sa santé, les parents peuvent en effet avoir besoin d’aide. L’institution onusienne recommande donc « un soutien psychologique et financier accru pour les personnes qui s’occupent du nouveau-né. Le congé parental est nécessaire pour aider les familles à s’occuper du nourrisson, tandis que les politiques et les prestations offertes par les pouvoirs publics et la réglementation devraient garantir aux familles de prématurés et de nouveau-nés de faible poids de naissance un soutien suffisant sur le plan financier et sur le lieu de travail ».

A savoir : La prématurité est désormais la principale cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. Un phénomène augmentation, qui touche 15 millions d’enfants dans le monde. Dans les pays les plus pauvres, le taux de survie d’un enfant né à 28 semaines ne dépasse pas les 10%.

  • Source : OMS

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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