Prématurité : près d’un nouveau-né sur dix !
08 novembre 2010
Le 17 novembre marquera la journée internationale de la prématurité. Un sujet marginal ? Pas du tout ! Aujourd’hui en France, 65 000 naissances sont prématurées, soit 180 bébés concernés chaque jour. Entre 1985 et 2009, leur nombre a même augmenté de 35%. Comment expliquer cette évolution ? Quelles sont les principales causes de prématurité ? Les réponses du Dr Jean-François Magny, chef de service de néonatalogie à l’Institut de Puériculture et de Périnatalogie du Boulevard Brune, Paris 14ème.
Quelle définition ? « La prématurité, c’est une naissance qui survient avant 37 semaines d’aménorrhée. On évoque une grande prématurité pour les enfants nés avant 32 ou 33 semaines, et une extrême prématurité avant 28 semaines ».
Des causes multiples. « Les grossesses multiples, plus fréquentes du fait des techniques de procréation médicale assistée, représente un risque accru de prématurité ». Le tabagisme, la consommation d’alcool durant la grossesse ainsi que les grossesses tardives, sont aussi des causes de prématurité. « N’oublions pas non plus, l’augmentation de ce que l’on appelle la prématurité médicalement décidée. Comme les grossesses sont mieux suivies, et que nous avons de meilleures connaissances sur le bien-être fœtal, nous pouvons être amenés à prendre la décision de faire naître un enfant prématurément. » Pour son bien, naturellement.
Des conséquences à court terme… « La prématurité peut entraîner une détresse respiratoire néo-natale liée à l’immaturité pulmonaire. Ces enfants peuvent faire des apnées. Ils auront donc besoin d’une assistance respiratoire et de traitements », explique Jean-François Magny. Par ailleurs, ils ne sont pas suffisamment matures au niveau de la coordination entre succion et déglutition. Les plus prématurés devront donc être nourris sous perfusion au cours des premiers jours.
…et à moyen terme. « Les problèmes liés à la croissance de l’enfant sont de mieux en mieux maîtrisés. En revanche certains prématurés, notamment les grands prémas, seront plus sensibles sur le plan pulmonaire. Ils seront donc davantage sujets à des infections respiratoires, et pourront développer un asthme ».
Les bébés prématurés sont plus fragiles que les enfants nés à terme ; ils sont plus à risque d’attraper des virus, comme la bronchiolite, notamment en saison hivernale… Il est important, les premiers mois, de les protéger face à ces infections, ne pas les embrasser quand on a un rhume ou éviter les lieux publics trop fréquentés….. Pour certains enfants particulièrement fragiles, il existe des mesures de prévention de la bronchiolite plus spécifiques.
Pour les parents et les professionnels de santé, signalons l’existence de l’association SOS préma, qui organise notamment des groupes d’échanges et de paroles, et se mobilise pour cette journée de la prématurité avec des actions dans toute la France : www.sosprema.com ou en appelant le 0811 886 888 (prix d’un appel local).