PrEP, préservatif, dépistage : le trio gagnant pour se protéger contre le VIH

01 décembre 2023

Comment se protéger au mieux contre le VIH qui, contrairement à certaines idées reçues, continue de circuler en France ? PrEP, préservatif, dépistage : faisons le point.

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) se présente sous la forme de petites gélules bleues qu’il est possible de prendre avant et après un rapport sexuel à risque pour se prémunir d’une contamination par le virus du Sida.

Quelle utilisation avons-nous de la PrEP (Truvada ou génériques), prescrite depuis janvier 2016* ? Au cours de l’année 2023, les médecins généralistes ont continué de prescrire cette molécule aux populations exposées au VIH, selon les résultats du groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE (ANSM-CNAM). A noter que la PrEP était initialement prescrite en grande majorité aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), étant donné le sur-risque de contamination par rapport à la population générale.

« Au cours l’année 2022 et du premier semestre 2023, la lente diffusion de la PrEP aux groupes de population autres que les HSH des grandes métropoles s’est poursuivie tout en restant limitée », ne manquent pas de rappeler les mêmes experts,. Le signe d’une connaissance encore limitée de ce traitement.

En grande majorité des hommes en Ile-de-France

Dans le détail, plus « de 20 000 nouvelles initiations de traitements ont été mises en place entre juillet 2022 et juin 2023, soit près de 1700 par mois en moyenne », peut-on lire dans le rapport. La majorité des « utilisateurs de la PrEP restent encore principalement des hommes résidant en Île-de-France ou dans une grande métropole, parmi lesquels la proportion de personnes en situation de précarité est faible et le niveau d’accès aux soins primaires est plus élevé que pour la moyenne des français ».

Préservatif + dépistage = prévention combinée

En complément de la PrEP, le port du préservatif (désormais gratuit pour les moins de 26 ans) reste indispensable pour se protéger. Et ce pour les pénétrations vaginales, anales tout comme pour la pratique du sexe oral : fellation, cunnilingus et anulingus donc.

Un dispositif, qui lorsqu’il est couplé à un dépistage assidu, forme la prévention dite combinée, « le meilleur moyen de lutter contre le VIH et les autres IST », comme le précise Santé publique France. Pour inciter les Français à effectuer des bilans sanguins régulièrement lorsqu’ils sont exposés au VIH et autres IST, Santé publique France et le Ministère de la Santé et de la Prévention diffusent depuis le 24 novembre le second volet de la campagne « Tout le monde a des questions sur la sexualité ». Le premier volet avait été diffusé au printemps 2023.

Quel rapport ont les Français au dépistage ?

« L’activité de dépistage du VIH a atteint un niveau supérieur à celui de 2019 avec 6,5 millions de sérologies VIH réalisées par les laboratoires de biologie médicale », relaie Santé publique France. Preuve que les Français sont de plus en plus responsables à ce sujet. Et la vigilance porte ses fruits sur le taux de contamination. En effet, « le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2022 a été estimé entre 4 200 et 5 700 ». Des données inférieures « à celles de 2019, ce qui, dans un contexte d’augmentation du volume de dépistage, est encourageant quant à la dynamique de l’épidémie ».

A noter : pour aller plus loin, rendez-vous sur le site Questionsexualite.fr mis en ligne par Santé publique France et le ministère de la Santé et de la Prévention.

* Tous les professionnels de santé peuvent prescrire la PrEP depuis le 1er juin 2021

  • Source : ANSM, Santé publique France, le 1er décembre 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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