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Chez les soignants, le risque de burnout, ou syndrome d’épuisement professionnel, est élevé, connu et bien documenté. Stress élevé, horaires à rallonge, situations difficiles… S’il est souvent observé et mesuré chez les personnels hospitaliers, qu’en est-il du burnout chez les médecins généralistes exerçant en cabinet ? C’est l’objet du travail mené par des chercheurs et médecins du CHU de Clermont-Ferrand et récemment publié dans la revue International Journal of Environmental Research and Public Health.
Un travail mené sur six mois consécutifs, avant que ne démarre la pandémie de Covid-19. Plus de 1 900 médecins généralistes ont été inclus dans cette étude transversale (sur une population totale de près de 89 000 médecins généralistes). Ces volontaires ont été invités à remplir un questionnaire sur Internet, comportant des informations relatives à leur type d’installation, leur temps de travail hebdomadaire, leurs éventuelles gardes d’urgence ou de nuit, mais aussi leur âge, leur sexe ou leur statut marital.
Ils ont également répondu aux 22 questions du Maslach Burnout Inventory (MBI), le questionnaire d’évaluation psychologique de référence qui recouvre les trois dimensions du syndrome d’épuisement professionnel : épuisement émotionnel, dépersonnalisation et réduction de l’accomplissement personnel.
Le bilan est inquiétant : « d’après le MBI, 44,8% des médecins généralistes français exerçant en libéral étaient en situation de burnout ». Parmi eux, « 4,8% étaient en burnout sévère », avec des scores élevés dans chacune des dimensions du syndrome. Un peu plus de la moitié (55%) des médecins interrogés ne présentaient pas de signes de burnout.
Comment expliquer ces résultats contrastés ? En partie en regardant du côté des informations personnelles et professionnelles données par les participants. Les chercheurs ont ainsi pu établir les facteurs de risque et les facteurs de protection du burnout chez les médecins généralistes exerçant en cabinet.
Principaux facteurs de risque : le fait d’être un homme, de travailler en zone péri-urbaine et d’avoir une charge de travail élevée, avec plus de 28 rendez-vous par jour. « Le fait de travailler plus de 50 heures par semaine avait tendance à augmenter le risque de burnout sévère », précise l’étude. A l’inverse, partager un cabinet avec plusieurs autres médecins, former des étudiants, effectuer des visites à domicile et exercer en zone rurale semblent avoir pour effet de réduire les risques de burnout.
Est-ce toujours le cas aujourd’hui, après près de deux ans de crise sanitaire ? Les burnout sont-ils, comme chez les hospitaliers, en forte augmentation ? Les facteurs de protection identifiés dans cette étude sont-ils toujours opérants chez les médecins généralistes libéraux ? Les chercheurs s’interrogent aussi et estiment qu’« il serait intéressant de reproduire l’étude après la pandémie de Covid-19 pour évaluer l’impact de la pandémie de coronavirus sur cette population de première ligne ».
Source : International Journal of Environmental Research and Public Health, consulté le 15 décembre 2021
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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