Preuves médicales : le grand déballage
30 avril 2001
La promotion de la « médecine fondée sur les preuves, qui saffirme depuis deux ou trois ans, ne va pas toujours sans difficultés.Le débat fait rage autour des grandes manuvres, outre-Atlantique, autour de la prévention des cancers du sein. Et les colonnes du Journal of the American Medical Association bruissent de rapports dignes de Sept morts sur ordonnance
La puissante compagnie Eli Lilly a-t-elle tenté dempêcher le bon déroulement dune étude officielle ? Létude STAR (Study of Tamoxifen and Raloxifen) devait inclure 22 000 femmes ménopausées. Elle devait déterminer si le raloxifène, reconnu et autorisé pour la prévention de lostéoporose, pourrait bénéficier de la même indication contre le cancer du sein. Comme le tamoxifène qui fait référence dans ce domaine.
Las ! Une bonne part des 500 centres de référence retenus pour lopération manquent dexpérimentateurs. Selon Terese Bevers, Directrice du Centre de recherche contre le Cancer de Houston, au Texas, le mal viendrait « de la désinformation intensive » menée auprès des médecins.
Eli-Lilly aurait procédé à une information intensive des médecins, diffusant une étude dont la méthodologie est par ailleurs critiquée par le National Cancer Institute
Aujourdhui, trois choses sont certaines. Dabord, la fameuse enquête piétine et ne peut être menée faute
de médecins volontaires.
Malgré tout et jusquà preuve du contraire, le seul médicament dont lefficacité est reconnue dans la prévention du cancer du sein est le tamoxifène et non le raloxifene. Dailleurs et cest le troisième point, son fabricant Astra-Zeneca est parvenu à obtenir de la redoutable FDA américaine une injonction à lencontre de son concurrent
En tous cas, le débat est chaud