Prévention cardiovasculaire : augmenter l’activité physique d’à peine 10 minutes
05 octobre 2021
Augmenter d’à peine 10 minutes par jour la durée de l’activité physique est bénéfique pour le cœur. C’est le constat d’une étude menée auprès d’une cohorte de seniors.
« Pratiquer 150 minutes d’activité physique modérée à vigoureuse par semaine réduit de 17 à 25 % le risque de maladies cardiovasculaires », rappelle l’Inserm. Pourtant 80% des seniors passent environ 80% de leur journée assis. Or, manque d’activité physique et sédentarité sont la pire association.
Pour analyser « la dépendance entre les niveaux d’activité, de sédentarité et le risque cardiovasculaire », des chercheurs Inserm ont mené une étude auprès de plus de 3 000 volontaires. Âgés de 69 ans en moyenne et en majorité de sexe masculin, ils ont accepté de porter un accéléromètre* à leur poignet pendant une semaine. Au cours du suivi de six ans en moyenne, 299 d’entre eux ont reçu un diagnostic de maladie cardiovasculaire : maladie coronarienne, accident vasculaire cérébral ou encore insuffisance cardiaque.
Maintenir ou augmenter l’activité modérée à vigoureuse
Après avoir relevé la durée quotidienne des activités sédentaires, légères et modérées à vigoureuses réalisées par les participants, les auteurs ont évalué l’impact sur le risque cardiovasculaire d’une augmentation de 10, 20 ou 30 minutes d’une de ces trois formes d’activité.
Résultat, l’augmentation de seulement 10 minutes de la durée d’activité modérée à vigoureuse permet de mieux prévenir le risque cardiovasculaire, par rapport au fait de réduire la sédentarité ou d’augmenter le temps d’activité légère. Dans le détail, « chez les seniors les plus sédentaires (pendant au moins 14 heures par jour), (…) 10 minutes supplémentaires d’activité modérée à vigoureuse permet de réduire le risque cardiovasculaire de 13% », notent les auteurs.
A l’inverse, « cette étude renforce l’idée selon laquelle il est important de maintenir son niveau d’activité physique, même s’il reste en deçà des recommandations, car toute diminution s’accompagne d’une augmentation du risque cardiovasculaire », conclut Séverine Sabia**, principale investigatrice de l’étude.
*appareil destiné à mesurer le nombre d’heures quotidiennes qu’elles passent assises (sédentaires) et en mouvement, lent ou rapide
**unité 1153 Inserm/Université de Paris/INRAE, Centre de recherche en épidémiologie et statistiques – CRESS