Prévention coronaire : l’aspirine a un bel avenir devant elle…

14 juin 2002

Et surtout, elle présente un rapport coût efficacité littéralement incomparable ! Après un infarctus du myocarde et pour prévenir les récidives, les médecins doivent à la fois contrôler les facteurs de risques – essentiellement l’excès de cholestérol et le tabagisme – et mettre en place un traitement pour éviter la formation de caillots dans le sang. Ces « thrombus » en effet, sont à l’origine d’accidents dramatiques. A Genève et Boston, Rotterdam et San Francisco, quatre équipes ont comparé le rapport coût efficacité de deux médicaments de référence : l’aspirine à faible dose, reconnue pour son effet anti-agrégant, et le plus récent des médicaments prescrits dans cette indication, le clopidogrel.

Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’y a pas photo. Partant du fait que ce type de traitement doit être utilisé sans discontinuer pour des durées jusqu’à… 25 ans, les auteurs ont calculé que chaque année de vie sauvée par un traitement continu à l’aspirine reviendrait à 11 700 euros. Ce n’est pas rien. Mais 5% des patients ne peuvent prendre d’aspirine. En cas d’allergie par exemple. Dans ce cas, l’administration de clopidogrel porterait le coût d’une année de vie sauvée à… 33 000 euros.

Et si par facilité ou pour toute autre raison les prescripteurs se laissaient aller à systématiquement prescrire la nouveauté ? Chaque année de vie sauvée deviendrait alors… hors de prix, à 138 000 euros. Ce qui amène les auteurs à conclure que le clopidogrel « présente un rapport coût efficacité dissuasif, sauf à limiter sa prescription aux seuls malades auxquels l’administration d’aspirine ne peut être envisagée. »

  • Source : N Engl J Med, vol 346, N°23, June 6, 2002, pp 1800-1806

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