Prévention de la coqueluche : le modèle français ?

Stupeur en Grande-Bretagne ! Près de 40% des 5-16 ans examinés par un généraliste pour suspicion de rhume s’avèrent souffrir en fait, de coqueluche. Or 85% d’entre eux sont justement vaccinés contre cette dernière… Explications.

Dans le British Medical Journal, des médecins de l’Université d’Oxford sonnent l’alarme. “En présence d’un rhume persistant, les généralistes britanniques doivent envisager qu’il s’agisse d’une coqueluche. Ils éviteront ainsi de prescrire inutilement certains médicaments“.

Ce constat toutefois, ne saurait être généralisé. Comme nous l’explique Nicole Guiso de l’Institut Pasteur, “ce chiffre de 40% est élevé mais il est dû à la politique vaccinale du pays“. Le calendrier vaccinal en vigueur outre-Manche ne comprend en effet que trois injections à 2, 3 et 4 mois, suivies d’un rappel entre 3 ans et demi et 5 ans. En France au contraire, les trois premières injections sont suivies d’un premier rappel à 18 mois, puis d’un second, entre 11 et 13 ans.

Faut-il aussi vacciner les adultes ?

“Les Britanniques n’ont pas de rappel à 18 mois. Et ils viennent juste d’instaurer ce rappel entre 3 ans et demi et 5 ans. Il n’est donc pas étonnant de voir des enfants très jeunes atteints de coqueluche” poursuit Nicole Guiso. Quant au rappel à la pré-adolescence, instauré en France en 1998, il est également important puisque “les contaminations se produisent le plus souvent au sein de la fratrie, les plus grands contaminant les petits. En matière de stratégie vaccinale contre la coqueluche, nous avons dix ans d’avance sur la Grande-Bretagne“.

Malgré tout, chaque année en France, 5 à 10 nourrissons de moins de 3 mois meurent de coqueluche. Face à ces morts illégitimes, certains spécialistes suggèrent aujourd’hui de vacciner les parents, grands-parents, mais aussi les personnels de crèche qui peuvent être à l’origine de contaminations.

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  Source : British Medical Journal, Vol.333, n°7558