Prévention du risque cardiaque : une ère nouvelle pour les diabétiques

03 juin 2003

Plus que quiconque, les diabétiques sont sujets aux maladies cardiovasculaires, qu’il s’agisse de l’infarctus du myocarde, des accidents vasculaires cérébraux ou de l’artérite, cette athérosclérose des membres inférieurs.

C’est simple : un diabétique qui n’a jamais eu d’accident cardiovasculaire court le même risque qu’un non diabétique qui en aurait déjà été victime. Les diabétiques sont d’autant plus exposés aux risques cardiovasculaires qu’à leur maladie viennent s’ajouter d’autres facteurs de risque : l’âge (gare aux plus de 65 ans), l’hypertension artérielle, le tabagisme ou l’insuffisance rénale. Chez ces patients, la prévention des accidents cardiovasculaires passe d’abord par un traitement rigoureux du diabète, et par une diététique et une hygiène de vie appropriées. Mais ces mesures sont généralement très loin d’être suffisantes. Même lorsqu’elles sont rigoureusement respectées, ce qui est loin d’être toujours le cas…

Heureusement, la publication des résultats de l’étude HPS a représenté un grand pas en avant pour ces malades. Cette étude montre en effet qu’un médicament hypocholestérolémiant, la simvastatine, administré à titre préventif sur une période de 5 ans, permet de réduire ce risque de 25%. Et cela quel que soit le taux initial de cholestérol, normal, élevé ou bas, et quelle que soit la qualité d’équilibre du diabète…

Compte tenu de ces résultats, les indications de ce médicament ont donc été étendues à tous les diabétiques présentant un facteur de risque cardiovasculaire surajouté. En France comme ailleurs. Président de l’Association de langue française pour l’étude du diabète et des maladies métaboliques (ALFEDIAM), le Nantais Bernard Charbonnel estime ainsi à… 2 millions le nombre de diabétiques qui devraient tirer bénéfice de ce traitement. Soit 50% à 70% de la population diabétique, puisque 50% de ces derniers ont plus de 65 ans, 75% sont hypertendus et 20% tabagiques …

Dès lors, une ère nouvelle commence pour le diabétique à risque. Il devra intégrer ce type de traitement dans la gestion au jour le jour de sa maladie, même si son taux de cholestérol est normal ou bas. Une contrainte somme toute minime pour éviter bien des complications au niveau de son coeur, de son cerveau ou de ses vaisseaux…

  • Source : Heart Protection Study of cholesterol lowering with simvastatin in 20536 high-risk individuals : a randomised placebo controlled trial, Lancet 2002, 360: 23-33

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