Prise de la température: un débat qui n’en finit pas…

Avec notre manie de prendre la température par la voie rectale, nous mettons du désordre dans les bonnes pratiques cliniques. Et les tenants d’une mesure dans le creux axillaire – c’est-à-dire sous le bras – ne peuvent plus s’y retrouver.

Quelle importance direz-vous? Et bien, davantage qu’il y paraît. Si la température interne doit constituer un critère diagnostique ou d’évaluation thérapeutique, il est évidemment nécessaire qu’elle repose sur des mesures fiables. Et surtout sur des mesures strictement comparables entre elles. Que la température relevée par voie rectale ou dans le creux axillaire diffèrent, voilà qui… indiffère les médecins. L’important est naturellement que les écarts relevés entre les deux techniques soient toujours identiques.

Or il semble qu’il n’en soit rien. Une équipe de Liverpool, en Grande-Bretagne, a procédé à la compilation de 20 études différentes qui comparaient les deux types de données. Au total, 3 201 malades ont été pris en compte, les températures étant mesurées au moyen de thermomètres soit au mercure, soit électroniques. Il en ressort que les variations entre les deux sites – rectal et axillaire – sont à la fois importantes et dispersées. Environ 0,17°C pour les nouveau-nés et 0,92°C pour les enfants plus âgés.

Ainsi les variations peuvent-elles être significatives. D’un âge de la vie à l’autre mais, surtout, d’un malade à l’autre. Et peut-être, chez un même malade, d’une mesure à l’autre…

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  Source : Circulation, 20 avril 1999