Produits laitiers et mortalité ? La réponse scientifique

04 mai 2017

« Je t’aime, moi non plus ». Ainsi pourrait être résumée la relation entre les produits laitiers et la santé humaine. Alors que de nombreux pays intègrent laits, fromages et yaourts dans leurs recommandations sanitaires (position partagée par de nombreux scientifiques),  certaines études les remettent en cause. Pour couper court au débat, des chercheurs viennent de publier une méta-analyse. Leur objectif : déterminer une fois pour toutes si les produits laitiers sont facteurs de mortalité, notamment cardiovasculaire. Leur réponse : Non.

Alors que la consommation de produits laitiers est largement recommandée, un courant dénonçant d’éventuels risques pour la santé a vu le jour depuis quelques temps. Il n’en fallait pas plus à une équipe britannique, danoise et néerlandaise pour démêler le vrai du faux.

Ces derniers ont ainsi sélectionné toute une série de travaux (29 au total) conduits sur le sujet jusqu’en 2016. Ce qui regroupait tout de même près de 784 000 participants. Au cours des différents suivis, 93 000 sujets sont décédés, dont 25 000 de maladies cardiovasculaires.

Résultat, la consommation totale de produits laitiers n’est pas associée à une mortalité accrue (cardiovasculaire ou toutes causes confondues). En fait ce travail indique une association neutre entre la consommation de produits laitiers et le risque de maladies cardiovasculaires. Cette « neutralité », c’est la conclusion définitive. Car dans le détail, pris séparément, certains de ces 29 travaux révèlent des bienfaits du lait ou encore des fromages fermentés.

Qu’en est-il des produits riches en matières grasses ?

En fait, ces résultats semblent valables quelle que soit la nature du produit, qu’il soit riche ou pauvre en matières grasses. « Nous n’avons trouvé aucune association significative entre la mortalité brute, la mortalité cardiovasculaire et la teneur en matières grasses », expliquent les auteurs. « Les effets bénéfiques des aliments laitiers riches en matières grasses (consommés raisonnablement, ndlr) sur la santé humaine ont déjà été signalés par une précédente étude transversale. Laquelle a démontré une diminution du risque de syndrome métabolique inhérent à cette consommation. »

Pour conclure, les scientifiques rappellent que « au-delà de leur teneur en matières grasses et leur composition, le lait et les produits laitiers sont naturellement riches en minéraux (calcium, potassium), en protéines et en vitamines. Lesquels ont déjà été associés à un risque de mortalité cardiovasculaire plus faible. »

  • Source : Milk and dairy consumption and risk of cardiovascular diseases and all-cause mortality: dose-response meta-analysis of prospective cohort studies, European Journal of Epidemiology, mars 2017

  • Ecrit par : Vincent Roche- Edité par: Emmanuel Ducreuzet

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