











Fin 2006 pourtant, un règlement sur les « Allégations nutritionnelles et de santé » avait été adopté sous l’impulsion de plusieurs associations de consommateurs, dont le Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC). Ce texte posait deux principes forts, censés prévenir les dérives du marketing : d’une part le rejet des « allégations santé » dénuées de fondement scientifique réel. Et d’autre part l’interdiction des slogans « nutrition santé » aux produits dont les caractéristiques nutritionnelles ne seraient pas globalement favorables. En d’autres termes, une sucette renfermant 0,5% de matières grasses mais évidemment gorgée de sucres ne saurait être présentée comme « pauvre en graisses »…
Deux ans plus tard, qu’en reste-t-il ? « Nous (la CLCV n.d.l.r.) avons eu la surprise de constater que des cordons bleus, nuggets de poulet, brioches fourrées au chocolat ou du tarama pourraient faire état de leurs bienfaits (nutritionnels) » ! Même son de cloche du côté du BEUC. Ce dernier rappelait dès avril dernier, que « les aliments mauvais pour la santé ne devraient pas pouvoir prétendre être le contraire »…
Comment en sommes-nous arrivés là ? Pour les associations de consommateurs l’affaire est entendue. « La Commission européenne semble avoir perdu de vue les objectifs de ce règlement, et fait primer des intérêts politiques » lance le BEUC. Il est vrai qu’en pleine période de nomination de la nouvelle Commission européenne, l’ordre des priorités peut changer. Mais pendant ce temps, les industriels en profitent. « Ils ont obtenu depuis quelques mois un net assouplissement des critères (de sélection) » dénonce la CLCV.
Pour éviter les abus les plus insidieux consistant à vanter les bienfaits –réels – d’un nutriment pour mieux passer sous silence le fait qu’il est par ailleurs trop riche en sucres ou en graisses, téléchargez le Livre noir des allégations santé. Réalisé en 2006 par le BEUC, il est malheureusement, toujours d’actualité…
Source : BEUC, 20 avril 2009 ; CLCV, 15 juillet 2009
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