











© Feelkoy/shutterstock.com
Elle est encore régulièrement prescrite dès le milieu de la grossesse aux femmes qui présentent des risques d’accouchement prématuré. La progestérone synthétique, présentée comme pouvant inhiber les contractions utérines, peut être administrée soit sous forme orale, soit sous forme de capsule à introduire dans le vagin. Pour ce qui concerne la prise du médicament par voie orale, la Revue Prescrire rappelle que son efficacité n’est pas démontrée et qu’elle expose en outre la mère au risque de développer une cholestase intrahépatique de la grossesse.
Plus connue sous le nom de cholestase gravidique, cette affection est relativement anodine pour la mère. Son principal symptôme n’en est pas moins désagréable : des démangeaisons « au niveau des paumes des mains et des plantes des pieds », qui s’étendent ensuite au reste du corps. En cause : « l’effet cholestatique des hormones stéroïdiennes de la grossesse chez des patientes présentant un terrain génétique préexistant », explique le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France. Plus grave, la cholestase gravidique provoque également « une élévation des acides biliaires sériques mettant en jeu le pronostic fœtal dans bon nombre de cas ».
Qu’en est-il de la progestérone administrée par voie vaginale ? Les risques sont-ils les mêmes que lorsqu’elle est prise par voie orale ? Il semblerait que oui, d’après la Revue Prescrire, qui relaie une étude incluant plus de 700 femmes « recrutées dans une maternité où un traitement par progestérone était débuté à partir de la 16e semaine de grossesse quand un col court* était détecté à l’échographie systématique ». Certaines étaient atteintes de cholestase gravidique, d’autres non.
Résultat : 4,6 % des femmes ayant une cholestase avaient été exposées à la progestérone vaginale contre 1,1 % des femmes qui n’en n’avaient pas été atteintes. Il s’agit d’une « différence statistiquement significative », commente la Revue Prescrire, qui conclut qu’ « en l’absence d’efficacité démontrée en prévention d’accouchement prématuré, il n’est pas justifié d’exposer une femme enceinte aux effets indésirables de la progestérone ». Et ce, quel que soit son mode d’administration.
A noter : La progestérone peut également être prescrite dans le cadre d’un processus de fécondation in vitro. Dans ce contexte, elle est plutôt administrée par voie vaginale, en phase lutéale (la dernière phase du cycle menstruel, après l’ovulation). Objectif : augmenter les chances de réussite de l’implantation et de la nidation de l’embryon dans l’utérus.
* Un col court est associé à une augmentation du risque d’accouchement prématuré.
Source : Prescrire, Société française de médecine périnatale, Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France, Haute Autorité de Santé, gyneco-online.com, MSD Manuals, Vidal, le 4 janvier 2021
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.
Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.
Ce site utilise Google Analytics pour collecter des informations anonymes telles que le nombre de visiteurs sur le site et les pages les plus populaires.
Si vous désactivez ce cookie, nous ne pourrons pas enregistrer vos préférences. Cela signifie que chaque fois que vous visitez ce site, vous devrez activer ou désactiver à nouveau les cookies.