Prothèses mammaires, un risque de cancer ?

17 mars 2015

Après le scandale causé par l’affaire des implants mammaires de la marque PIP en 2010, les Françaises sont en droit d’être inquiètes du risque de cancer évoqué par l’INCa. En effet, relayé par nos confrères du Parisien ce 17 mars, un avis d’experts publié le 5 mars dernier indique que ce risque existe bel et bien. Le lymphome anaplasique à grandes cellules aurait déjà concerné 18 femmes en France, dont 14 seraient porteuses de prothèses de la marque Allergan. Or la ministre de la Santé Marisol Touraine assure qu’« aucune prothèse spécifique, marque ou enveloppe particulière n’a jusqu’à présent été directement mise en cause ». A l’occasion d’une conférence de presse, elle a par ailleurs indiqué qu’il n’était « pas recommandé aux femmes porteuses de prothèses mammaires de se les faire retirer ».

« Ne pas céder à une inquiétude excessive. » C’est le conseil de la ministre de la Santé aux femmes porteuses de prothèses mammaires. Et ce, malgré une augmentation significative du nombre de cas de lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) du sein liés au port de ces implants. La Direction générale de la Santé (DGS) avait d’ailleurs demandé le 10 février à l’Institut national du Cancer (INCa) d’analyser ces 18 cas signalés à l’ANSM depuis 2011, « en déterminer la fréquence et actualiser les recommandations de prise en charge des femmes porteuses de prothèses mammaires ».

« Ce groupe a confirmé l’existence d’un lien entre la survenue d’un LAGC et le port d’un implant mammaire, tout en soulignant que ce risque est très faible », indique l’avis de l’INCa, publié le 5 mars dernier. Les raisons du risque de survenue de LAGC du sein n’ont pas encore été établies. Ce cancer « est une forme de lymphome non hodgkinien (LNH), c’est-à-dire un cancer du système lymphatique, qui est le principal élément du système immunitaire de l’organisme », note l’INCa. « Ce cancer n’a été observé à ce jour que chez des femmes porteuses d’implants mammaires. Il surviendrait en moyenne entre 11 et 15 ans après la pose du premier implant. Dans la majorité des cas, il est de bon pronostic. »

Un suivi régulier de toutes les porteuses d’implants

« Les prothèses mammaires, considérées comme des dispositifs médicaux à risque, font l’objet d’une surveillance particulière assurée par l’ANSM », rappelle l’INCa. « Depuis la survenue de l’affaire des prothèses mammaires PIP en 2010, les pouvoirs publics ont renforcé les actions pour suivre les femmes porteuses d’implants mammaires et s’assurer de la qualité de ces produits. » Ainsi, les 30 000 porteuses de prothèses mammaires PIP doivent-elles bénéficier d’un examen clinique et d’une échographie annuelle (sein et aires axillaires) pour vérifier que leur implant est en bon état.

Pour les femmes porteuses d’implants d’autres marques, les experts rappellent l’importance d’un suivi régulier, même en l’absence de symptôme particulier, afin notamment de vérifier que l’implant ne se dégrade pas. Ils préconisent la remise d’une fiche d’information aux femmes, avant la pose d’un implant mammaire, sur le risque de LAGC et les signes cliniques qui doivent les inciter à consulter. Enfin toutes les femmes doivent faire l’objet d’un examen clinique annuel des seins dès l’âge de 25 ans, qu’elles portent des implants ou non.

  • Source : INCa 17 mars 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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