Prothèses PIP : la voix de l’OMS
18 janvier 2012
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’exprime (enfin ?) sur l’affaire des prothèses frauduleuses mises en circulation par la société Poly Implant Prothèse (PIP). Dans la mesure où l’Organisation ne se prononce habituellement pas sur les affaires intérieures de santé, on peut y voir une preuve supplémentaire que le scandale a pris une dimension internationale. Près d’un mois après que la France ait fait savoir qu’elle recommandait l’explantation systématique de ces prothèses, l’agence onusienne conseille aux patientes de suivre les directives de leur pays.
« Les porteuses de prothèses PIP – aussi appelées ‘M-Implant’ dans certains pays – devraient consulter leur médecin ou leur chirurgien en cas de suspicion de rupture, de douleur, d’inflammation ou tout autre doute », annonce l’OMS sur son site Internet. Détail piquant, cette information n’est diffusée qu’en langue anglaise alors que l’affaire a pris naissance en France, et qu’elle connaît des développements importants dans des pays d’expression espagnole. Il paraît donc curieux que l’OMS néglige d’informer au moins dans ces deux langues… qui font partie de ses langues officielles de travail.
Toujours est-il qu’elle rappelle que les autorités françaises recommandent l’explantation préventive de ces implants. Comme plus de 80% des prothèses étaient destinées à l’exportation, la situation est cependant complexe. Les 27 pays concernés en effet, se situent pour la plupart en Europe et en Amérique latine. Seules exceptions : l’Australie, la Chine, le Japon, la Malaisie et la Nouvelle-Zélande. Or chacun de ces pays a émis des recommandations différentes, qui vont de l’explantation préventive au simple suivi des porteuses.
Suivi plus strict des dispositifs médicaux
La Grande-Bretagne par exemple, ne recommande pas l’explantation systématique. Elle conseille aux 40 000 femmes concernées de consulter leur médecin. Celui-ci décidera de l’éventualité et de l’urgence d’un retrait, et donc de la prise en charge de l’explantation par les organismes payeurs.
Les autorités belges de leur côté, ont recommandé un examen systématique aux femmes porteuses d’implants PIP. Le retrait est recommandé en cas de rupture, de suspicion de rupture ou de suintement. L’Irish medicines Board irlandais quant à lui assure qu’ « aucune preuve ne corrobore pour le moment un quelconque lien entre ces prothèses et des risques pour la santé. Il recommande toutefois aux porteuses d’implants de consulter en cas de doute.
Dans un effort d’harmonisation, l’OMS conseille aux autorités de santé de tous les pays de renforcer leurs systèmes de matériovigilance. Le suivi des signalements de problèmes liés aux dispositifs médicaux, tels que les implants PIP, est à l’ordre du jour… Rappelons qu’en France 30 000 femmes sont concernées par l’explantation de leurs prothèses PIP. Dans le monde en revanche, le nombre de porteuses s’élèverait à 300 000 ou 400 000.
Aller plus loin :retrouvez toutes les recommandations pays par pays, sur le site l’OMS.