Protoxyde d’azote : pourquoi il ne faut pas en consommer
08 février 2023
Inhaler du gaz hilarant pour le fun. Cette pratique est de plus en plus répandue parmi les jeunes en France. Pourtant, le « proto » est loin d’être sans danger.
Le protoxyde d’azote est un gaz incolore utilisé comme produit anesthésiant et anti-douleur mais aussi pour pressuriser des aérosols, comme dans les siphons à crème chantilly notamment. Facilement accessible donc, il est utilisé depuis plusieurs années de façon détournée en raison de ses propriétés euphorisantes. D’où son appellation de « gaz hilarant ».
En effet, une fois inhalé il altère l’état de conscience, avec une confusion, des hallucinations et une distorsion des perceptions. « Ces sensations sont très fugaces, elles disparaissent en quelques minutes après l’inhalation », précise la Mildeca. Le « retour à la normale s’accompagne souvent de picotements et d’engourdissement des membres. »
De nombreux méfaits
Mais la consommation de ce gaz à l’odeur douceâtre n’est pas sans conséquence. Tout d’abord, des dangers immédiats sont à prévoir : asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, perte du réflexe de toux (risque de fausse route), désorientation, vertiges et risque de chute.
Et en cas d’utilisation régulière et/ou à forte dose, même sur une courte durée, d’autres méfaits surviennent : des maux de tête, des vertiges, mais aussi des complications plus sévères comme des troubles du rythme cardiaque, un risque d’asphyxie, des troubles psychiques et des atteintes neurologiques parfois irréversibles.
Une tendance à la hausse
Depuis 2019, une augmentation importante du nombre d’intoxications a été signalée. Dans le détail « 134 cas (avaient été) rapportés aux centres antipoison en 2020 contre 46 en 2019, 254 signalements auprès des centres d’addictovigilance en 2020 contre 47 en 2019 », détaille l’Anses. Des intoxications qui concernent en majorité de jeunes adultes (21-22 ans en moyenne) mais aussi de plus en plus de mineurs.
Logiquement, les conséquences néfastes pour la santé s’affichent, elles aussi, à la hausse. Les autorités sanitaires ont ainsi observé une augmentation des cas d’atteintes neurologiques ou musculaires – atteintes de la moelle épinière, des troubles de la marche, de l’équilibre, des tremblements- qui nécessitent des prises en charge en établissement de rééducation. Et aussi de plus en plus des troubles psychiatriques, avec des attaques de panique, une irritabilité, des insomnies.
Comment réagir ?
Face à des symptômes inquiétants ou inhabituels liés à un usage détourné de protoxyde d’azote, contactez un Centre antipoison ou un Centre d’addictovigilance. Et en cas d’urgence, faites le 15 ou 112.
Si l’usager présente des difficultés à contrôler et/ou à stopper sa consommation dans un contexte d’usage détourné, consultez un médecin ou appelez Drogues info service au 0 800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit, 7j/7 de 8h à 2h).
A noter : Les risques sont majorés quand le gaz est associé à d’autres substances psychoactives, comme l’alcool, les poppers ou encore le cannabis.