Psoriasis : les idées reçues ont la peau dure
28 octobre 2024
Le psoriasis, voici une maladie trop souvent entourée d’idées reçues qui peuvent impacter profondément la vie sociale et professionnelle des patients. Alors que ce 29 octobre se tiendra la Journée mondiale dédiée à la maladie, c’est le bon moment pour faire le point avec l’aide de l’association de patients France Psoriasis et du Pr Denis Jullien, dermatologue aux Hospices civils de Lyon.
On entend souvent dire que le psoriasis serait d’origine psychologique. C’est d’ailleurs l’opinion de 60% des Français.
« Il s’agit d’un dérèglement immunitaire qui entraîne une accélération du renouvellement de l’épiderme », précise le Pr Denis Jullien. « Le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau qui a une origine immunologique et une prédisposition génétique… Bien que de nombreux patients rapportent que leur état s’aggrave lors de périodes de stress, il est donc important de souligner que la cause fondamentale du psoriasis n’est pas psychologique ».
Certains pensent que le psoriasis est contagieux. Et d’ailleurs, en présence d’une personne atteinte par le psoriasis, 35 % des Français* déclarent qu’ils tenteraient d’éviter tout contact physique.
« C’est totalement faux », insiste Bénédicte Charles, présidente de l’Association France Psoriasis. « Cette idée reçue est particulièrement tenace et participe largement au phénomène d’isolement des patients. En effet, les gens s’éloignent la plupart du temps d’une personne souffrant d’un psoriasis pensant à tort que c’est contagieux. Et ça n’est pas parce plusieurs membres d’une même famille sont touchés par le psoriasis qu’il s’agit d’une maladie contagieuse ! Je pense qu’il est important d’ajouter qu’il ne s’agit pas non plus d’un problème d’hygiène, autre idée reçue bien ancrée… »
Le psoriasis ne serait pas une maladie grave.
« C’est faux. La maladie peut avoir un impact significatif sur l’image de soi », explique Bénédicte Charles. « C’est d’autant plus vrai lorsque la maladie survient à un âge jeune, pendant la période de construction de l’identité. Par ailleurs dans les formes modérées à sévères, le psoriasis pèse fortement sur la qualité de vie. Certaines zones où peuvent siéger les plaques de psoriasis ont un impact psychosocial beaucoup plus fort, comme le visage ou les mains. »
Les traitements du psoriasis sont considérés comme contraignants.
« Si le psoriasis léger peut être moins contraignant que les formes plus sévères, les traitements qui lui sont liés, notamment les topiques, comme les crèmes à appliquer peuvent être, elles, assez elles contraignantes », précise le Pr Jullien. « D’autant plus qu’elles doivent être utilisées quotidiennement ». « Pour les cas plus graves, des biothérapies modernes permettent de vivre sans lésions, avec des injections sous-cutanées quatre fois par an. Il existe aussi des traitements par voie orale. »
Une association au plus près des patients
L’Association France Psoriasis qui a fêté ses 40 ans l’année dernière a été fondée par une patiente. Son objectif principal est d’offrir du soutien et des informations, à travers notamment son site internet : https://francepsoriasis.org/. Sa mission consiste également à améliorer le parcours de soins des patients et à soutenir la recherche.
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Source : Interviews de Bénédicte Charles et du Pr Laurent Misery, septembre 2024 – Enquête Opinionway Interviews réalisées du 16 au 23 mai 2023 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socio professionnelle et de région de résidence
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dorothée Duchemin