QI : qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?

04 mai 2022

Le quotient intellectuel est entouré de pas mal d’idées reçues. Un QI élevé se définit comme une intelligence au-dessus de la moyenne. Donc en toute logique, un faible score est souvent synonyme de faiblesse intellectuelle. Mais les choses sont-elles si simples ? Stéphanie Aubertin, neuropsychologue à Pertuis et Paris nous aide à y voir plus clair.

« Le quotient intellectuel ou QI est le résultat d’un test », nous explique Stéphanie Aubertin. « Une mesure des capacités cognitives grâce à différentes tâches : compréhension verbale, manipulation dans l’espace, raisonnement, mémoire de travail, vitesse de traitement… ». Dès lors, chaque participant obtient un résultat qui est ensuite comparé à son groupe d’âge. Le score moyen est compris entre 90 et 110. A partir de 130, on parle souvent de « surdoué » ou de « haut potentiel intellectuel ». Et en-dessous de 80, on évoque une déficience intellectuelle légère, moyenne ou sévère.

QI=intelligence ?

« Aujourd’hui, on parle davantage de fonctionnement cognitif, de la façon dont chacun utilise les capacités de base, que de seuil d’intelligence. » De façon imagée, la neuropsychologue compare le quotient intellectuel à une voiture : « ce n’est pas parce que l’on a une voiture de qualité que l’on va forcément la conduire correctement. » En clair, le test QI ne mesure pas l’intelligence, mais « la probabilité d’agir avec intelligence ».

Pas « un » mais « des » tests de QI

Depuis les prémices du QI en 1905 avec Alfred Binet, les tests ont beaucoup évolué… et il en existe d’ailleurs de nombreux. Aujourd’hui en France, les tests de Wechsler sont les plus utilisés. Ils diffèrent selon les âges :

  • Le WPPSI-IV  (pour Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence – Échelle d’intelligence préscolaire et primaire de Wechsler) destiné aux enfants de 2 ans et 6 mois à 7 ans et 7 mois ;
  • Le WISC V (pour Wechsler Intelligence Scale for Children – Échelle d’intelligence de Wechsler pour les enfants) pour les jeunes de 6 à 16 ans et 11 mois ;
  • Le WAIS IV (pour Weschler Adult Intelligence Scale – Échelle d’intelligence de Wechsler pour les adultes) à destination des 16-79 ans.

Les tests QI, pour qui, pourquoi ?

« Les médias ont beaucoup focalisé sur le QI », lance Stéphanie Aubertin. « Des séries s’y consacrent (HPI sur TF1), des émissions de télévision vous proposent de calculer votre quotient… Mais c’est la plupart du temps du marketing. Avec pour conséquence des amalgames. Les gens confondent par exemple un éventuel mal-être de leur enfant à l’école avec un QI élevé. Certains s’estiment à haut potentiel et rejettent les tests car ils se reconnaissent dans les signes présentés à la télé, dans les livres, sur les réseaux sociaux… ».

En clair, le QI, cela ne s’improvise pas. Un simple chiffre n’a pas beaucoup d’intérêt sans explications. Il convient donc de faire un test auprès d’un professionnel formé (psychologue) qui fera ensuite une comparaison grâce à une valeur étalon.

Ainsi, des tests peuvent être pratiqués pour savoir si l’on est surdoué ou encore répondre à des questions que l’on se pose sur son enfant (pourquoi est-il en échec scolaire, a-t-il des soucis d’apprentissage, est-il précoce…), pour révéler des troubles neurodéveloppementaux, diagnostiquer un trouble Dys… et ainsi opérer des adaptations. Chez l’adulte, certains associent des difficultés professionnelles à un haut potentiel. « Mais c’est l’inverse. Ces difficultés témoignent d’éventuels troubles. Réaliser un test de QI peut permettre de mettre ces troubles en avant. »

A noter : Un test de QI peut durer de 1h30 à 3h. Plusieurs exercices sont proposés en commençant par des items faciles puis, de plus en plus difficiles.

  • Source : Interview de Stéphanie Aubertin, neuropsychologue à Pertuis et Paris

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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