Quand l’hémodialyse permet de mieux dormir…

22 janvier 2001

D’après une équipe canadienne, l’hémodialyse nocturne des insuffisants rénaux chroniques réduirait la fréquence des apnées du sommeil.
Voilà un effet inattendu du rein artificiel< /i>, qui a sauvé des dizaines de milliers de vies depuis son invention. En cas de dialyses nocturnes les patients restent à domicile. Et chaque nuit, tout en dormant, le « rein artificiel » filtre leur sang pendant huit heures.

Le contraste avec l’hémodialyse conventionnelle en milieu hospitalier – trois jours par semaine et quatre heures à chaque fois – est manifeste… A Toronto, Patrick J. Hanly et Andreas Pierratos ont pratiqué sur 14 patients l’enregistrement polysomnographique des différentes phases du sommeil. Et cela dans différentes conditions : au cours d’une dialyse nocturne, après une période de 6 à 15 mois durant lesquels les dialyses diurnes avaient été rétablies, puis au cours d’une nuit sans hémodialyse.

Résultat : « le passage de l’hémodialyse conventionnelle à l’hémodialyse nocturne a été associé à une diminution de la fréquences des apnées et des hypopnées. » C’est à dire des périodes au cours desquelles le sommeil est perturbé par un arrêt – ou un ralentissement – respiratoire transitoire. L’effet est même criant : le nombre de ces perturbations a par exemple été ramené de 25 à 8 seulement !

Les auteurs en concluent, naturellement, que « l’hémodialyse nocturne corrige les apnées du sommeil associées à l’insuffisance rénale chronique. » Or le Syndrome d’apnée du sommeil agit profondément sur la qualité de vie. Mais également sur les risques – hypoxie cérébrale, troubles cardiaques ou accidents de la voie publique – encourus par les malades. Voilà donc un travail qui va empêcher… de dormir quelques responsables de la Santé !

  • Source : The New England Journal of Medicine, 11 janvier 2001

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