Quand l’insécurité pénètre l’hôpital !
07 juin 2002
L’insécurité s’immisce jusque dans les services des urgences. A Caen, les responsables du Département d’accueil et de traitement des urgences (Datu) ont enquêté auprès du personnel pour cerner le problème. Les résultats sont édifiants ! Près de 45% des sondés ressentent un sentiment d’insécurité dans l’exercice de leurs fonctions. Et 11% avouent même avoir été directement confrontés au problème. Pire, sur les 142 professionnels interrogés, 9 ont déposé une plainte après une agression.
Isabelle G., 28 ans, est interne en médecine. Aux urgences du CHU de Bichat à Paris, elle a du faire face à ces problèmes d’insécurité. « Certains patients m’insultaient, soit parce qu’ils étaient ivres soit parce qu’ils ne supportaient plus d’attendre. Ces situations sont extrêmement délicates à gérer. Elles nuisent à la qualité de notre travail et donc au bien-être des patients. Sans compter qu’après une agression, les équipes ressentent un profond malaise. »
Comme nous le confiait Isabelle, la principale cause de l’insécurité est l’éthylisme, suivi des délais d’attente et… des admissions forcées. Pour 86% des professionnels, la situation pourrait être améliorée par une réduction des délais d’attente des patients. Certes, mais la pénurie de personnel limite considérablement cette possibilité.
En attendant, le problème est si présent – et si pressant… – que les responsables du CHU de Caen ont défini une politique de prise en charge des professionnels victimes de violence et d’amélioration des équipements de sécurité. L’avenir dira ce qu’il faut en attendre…