Quand la grossesse joue sur la libido du futur papa
13 octobre 2022
La grossesse est une grande étape dans la vie d’un couple. Mais elle s’accompagne parfois, pour le futur papa, d’une diminution voire d’une perte du désir sexuel pour sa compagne. Pourquoi ?
Les interdits religieux ont longtemps réglé la question de la sexualité durant la grossesse : il fallait s’abstenir, un point c’est tout. Aujourd’hui, ceux-ci sont moins prégnants, ce qui n’empêche pas plus de la moitié des hommes d’éprouver une baisse de désir et d’activité sexuelle à l’égard de leur compagne enceinte.
Ces « blocages » peuvent être les révélateurs de troubles sexuels préexistants. Mais ils sont aussi très spécifiques à cette période particulière de la gestation : la femme enceinte est une future maman au corps qui se transforme de manière spectaculaire et paradoxale. Ses seins augmentent de volume, ce qui est en soi plus érotique ; mais avec son ventre qui pousse, elle ne ressemble plus à la femme qu’ils ont connue ! Par ailleurs, il leur faut désormais composer in situ avec une tierce personne, le fœtus, et c’est un élément quelque peu perturbateur dans l’intimité sexuelle du couple ! Enfin, leur future paternité remet en cause leur identité masculine, en les faisant passer d’amant à père. Et leur libido peut en prendre un coup !
Les principales causes de blocage
Les hommes peuvent avoir peur de faire mal. Il est vrai que certaines femmes vivent difficilement leur grossesse, avec beaucoup de nausées et de fatigue au premier trimestre, voire ensuite des douleurs dorsales. Mais ceci ne rend pas les ébats impossibles, compte tenu du nombre de pratiques sexuelles disponibles (sexe oro-génital, masturbation, câlins…).
Ils peuvent aussi avoir peur de faire mal à l’enfant ou que l’enfant leur fasse mal, et ce d’autant que les mouvements fœtaux sont perceptibles. Cette crainte n’est pas fondée, de même que les peurs plus irrationnelles qui peuvent surgir, telle la peur du « bébé voyeur » par exemple ! Bébé est très bien isolé dans la poche amniotique.
Enfin, ils peuvent avoir peur de déclencher un problème médical, comme un accouchement prématuré par exemple. Mais, mis à part certains cas bien spécifiques (placenta praevia, col trop ouvert, grossesse multiple, etc…), il n’y a aucune contre-indication médicale aux rapports sexuels, à quelque moment de la grossesse que ce soit. Tout au plus certaines positions peuvent-elles être déconseillées.
-
Source : Patrice Lopès et François-Xavier Poudat - « Manuel de sexologie » (4e édition), Éd. Elsevier Masson, 408 pages, 2022
-
Ecrit par : Clara Delpas - Édité par : Emmanuel Ducreuzet