Quand la pollution altère la fertilité des hommes
08 avril 2021
Entre autres paramètres, le lieu de vie peut impacter la fertilité masculine. La faute aux polluants présents dans l’air ambiant. Tour d’horizon de récentes publications à ce sujet.
De nombreuses études prouvent le lien entre pollution atmosphérique et troubles de la fertilité. Des chercheurs de l’Université de Nottingham ont récemment mis en avant, chez le chien, un lien entre baisse de fertilité et taux de pollution. Une étude menée au Danemark, en Finlande et au Royaume-Uni. Le choix de l’animal domestique a été fait car ce dernier vit dans le même environnement que celui de l’homme. Les chiens vivant dans des zones polluées présentaient des dysfonctions des testicules impliquées dans une production anormale de spermatozoïdes. De là à savoir si ces résultats sont extrapolables à l’homme…
Prendre des pincettes
La mauvaise qualité de l’air dégraderait la qualité du sperme, mais augmenterait paradoxalement le nombre de spermatozoïdes présents dans un échantillon. Des faits avancés par des chercheurs taiwanais auprès de 6 500 hommes âgés de 15 à 49 ans, suivis entre 2001 et 2014.
Résultats, les hommes vivant dans des endroits pollués présentaient 1,29% de sur-risque de produire des spermatozoïdes anormaux. Et pour chaque augmentation de 5 microgrammes par m3 de particules polluantes, un million de gamètes en plus était produit.
Mais des biais existent dans ce travail. Un seul prélèvement de sperme a été effectué. Or la composition spermatique peut varier d’un échantillon à l’autre sous l’influence de différents facteurs (infections, fièvre, usages de toxiques…). Autres points, la pollution extérieure, la consommation de tabac, de cannabis, d’alcool et le surpoids, ennemis avérés de la fertilité, ont été rapportés. Mais les troubles de la fertilité associés à d’autres polluants (autres que la pollution de l’air extérieur) comme une exposition professionnelle ou à domicile n’ont, eux, pas été pris en compte. La seule action isolée de la pollution extérieure ne peut être confirmée à ce jour.
A noter : chez la femme, « la pollution est connue pour affecter la réserve ovarienne», soulignent ainsi des chercheurs italiens qui ont suivi 1 318 femmes pendant 10 ans. L’hormone antimüllérienne (AMH), marqueur pour évaluer le nombre d’ovocytes, semble la plus impactée par une exposition chronique et excessive à la pollution. Autre donnée révélée dans cette étude, l’exposition à certaines particules fines PM2,5 et au dioxyde d’azote est directement impliquée.
*Université de Modène et de Reggio Emilia
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Source : Scientific Reports, le 1er avril 2021 - « Ovarian reserve and exposure to environmental pollutants (ORExPo study) », Daniele Santi, 2019 - « Air pollution found to affect marker of female fertility in real-life study », European Society of Human Reproduction and Embryology, 25 juin 2019 - « Exposure to ambient fine particulate matter and semen quality in Taiwan », Xiang Qian Lao, Occupational & Environmental Medicine, 21 novembre 2017
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet