Quand le calcium bloque le transit !
19 mai 2006
“Le problème du calcium en médicaments” explique le Pr Pierre Delmas, “c’est qu’il constipe. Et comme 50% des femmes sont déjà constipées, elles ont tendance à arrêter leur traitement contre l’ostéoporose.” Avec à la clé des risques bien réels.
Après une fracture du col du fémur, une patiente sur deux ne recouvre jamais son autonomie. Une sur quatre décède dans l’année. Il y a aussi les coûts socio-économiques. Ils sont considérables : “au minimum 2 500 euros de coûts directs, sans compter ceux qui sont liés à l’emploi d’une tierce personne à domicile” explique Pierre Delmas.
Chef de service au CHU Edouard Herriot de Lyon, président de l’International Osteoporosis Foundation, ce dernier vient de diriger un groupe d’experts pour faire le point sur “le rôle de la vitamine D dans l’ostéoporose“. Pourquoi la vitamine D ? Parce qu’elle est essentielle à l’absorption du calcium par l’organisme. Et parce que “59% des Françaises souffrent d’une insuffisance en vitamine D. Parce qu’elles ne s’exposent pas suffisamment au soleil, parce que l’alimentation n’en apporte pas – contrairement à une idée qui a la vie dure, n.d.l.r. ! – et parce qu’avec l’âge sa synthèse dans la peau diminue.” De sorte que le calcium est de moins en moins bien absorbé, accélérant la perte de substance osseuse.
Pour y remédier, il faut changer d’attitude. “Avec des apports en vitamine D suffisants, l’efficacité du traitement contre l’ostéoporose est optimale.” Comme elle est d’un coût négligeable, “ce qu’il faut faire chez les femmes à risque, c’est ce que font les pédiatres avec les enfants. Leur donner de la vitamine D“. En plus, c’est simple. Elle est désormais directement associée au traitement – hebdomadaire – contre l’ostéoporose. Il devient ainsi possible d’éviter la prise de calcium, les apports d’une alimentation bien équilibrée suffisant aux besoins.