Quand le métabolisme révèle ses surprises
18 août 2021
Une équipe internationale de chercheurs s'est intéressée à l'évolution de la vitesse à laquelle nous brûlons des calories tout au long de notre vie. Leur étude de notre métabolisme révèle quelques surprises.
Nous l’avons tous constaté : ces viennoiseries et autres chips que nous éliminions sans problème lorsque nous étions jeunes s’accrochent plus durablement à nos hanches quelques années plus tard. Et pour cause : notre métabolisme, soit la vitesse à laquelle nous brûlons les calories, évolue avec l’âge. C’est vrai, mais finalement pas aux moments où nous le pensons, révèle une vaste étude publiée dans Science.
Cette méta-analyse, qui compile les mesures de dépense énergétique de plus de 6 000 personnes âgées d’une semaine à 95 ans dans une trentaine de pays, montre que la fin de l’adolescence n’est pas la période où le métabolisme atteint son pic avant de commencer à décliner inexorablement. Ce pic intervient plus tôt. Beaucoup, beaucoup plus tôt : dans les 12 mois qui suivent la naissance d’un bébé.
Déclin à 60 ans
Rien d’étonnant à cela : en un an, un tout-petit grandit très vite et triple son poids de naissance. Lorsqu’ils soufflent leur première bougie, les bébés brûlent ainsi 50% plus rapidement leurs calories que les adultes, par rapport à leur taille. Mais ce « métabolisme explosif » des bébés doit encore être analysé, selon les chercheurs. « Leurs dépenses énergétiques ont tendance à être plus élevées que ce à quoi on pourrait s’attendre pour leur taille corporelle (…). Nous devons savoir ce qui entraîne ces dépenses énergétiques plus élevées », indique le Pr Corby Martin, chercheur au Pennington Biomedical Research Cente et l’un des coauteurs de l’étude.
De l’autre côté du spectre, les chercheurs ont également eu quelques surprises. Après cette forte poussée initiale, le métabolisme ralentit d’environ 3% par an jusqu’à la vingtaine, où il finit par se stabiliser. Cela signifierait que les poussées de croissance de l’adolescence seraient sans incidence sur le métabolisme. Même chose concernant les périodes de grossesse. Les métabolismes resteraient finalement relativement stables de la vingtaine à la cinquantaine, avant de commencer à décliner à la soixantaine.
La perte de masse musculaire avec l’âge serait en partie responsable de ce phénomène. Mais pas seulement, indiquent les chercheurs, qui appellent à poursuivre les recherches pour mieux comprendre les causes de ces variations de la dépense énergétique tout au long de la vie.