Quand l’eau de mer veut notre peau

28 juin 2019

L’été est bien là et avec lui, les bains de mer. Une activité qui ne serait pas sans conséquences puisque selon une chercheuse californienne, l’eau de mer modifie le microbiote de la peau et peut augmenter le risque d’infections.

Notre peau fourmille de micro-organismes qui la protègent. C’est le microbiote cutané. Mais selon une chercheuse de l’Université de Californie à Irvine, un plaisir estival, celui des bains de mer pourrait altérer cette protection.

D’après Marisa Chattman en effet, « l’exposition à l’eau de mer peut modifier la diversité et la composition du microbiote de la peau humaine. Lorsque vous nagez, les bactéries résidentes ont été lavées, tandis que les bactéries océaniques se sont déposées sur la peau ».

La doctorante a dressé ce constat en examinant la peau de 9 participants avant la trempette, 10 minutes après puis au bout de 24 heures. Fait intéressant, avant la baignade, les nageurs présentaient des communautés bactériennes bien distinctes. Mais juste après, elles étaient très similaires. Notamment par la présence de bactéries du genre Vibrio qui compte une vingtaine d’espèces et dont la plus célèbre est responsable du choléra !

Des études récentes ont montré que le microbiote cutané joue un rôle important dans le fonctionnement du système immunitaire. Or « des changements dans ce microbiote peuvent rendre l’hôte vulnérable aux infections », conclut Marisa Chattman. « L’exposition à des eaux de mauvaise qualité peut provoquer des maladies gastro-intestinales et respiratoires, des otites et des infections cutanées. »

En fait ce n’est pas le premier travail à pointer l’impact de l’eau salée. Récemment, des chercheurs britanniques avaient montré que les surfeurs et bodyboardeurs étaient davantage porteurs de bactéries antibiorésistantes comme Escherichia Coli. La pollution des mers et des océans étant pointée du doigt par les scientifiques.

  • Source : American Society for Microbiology, 22 juin 2019

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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